Enlèvement choc de Jacqueline Veyrac à Nice : 13 accusés, un procès tendu

Une grand-mère kidnappée, une rançon de cinq millions d'euros, un possible désir de vengeance. Ces éléments semblent tout droit sortis d'un polar et pourtant... Pas moins de 13 hommes sont jugés dans le procès du fol enlèvement de la riche héritière Jacqueline Veyrac survenu en 2016.

Enlèvement choc de Jacqueline Veyrac à Nice : 13 accusés, un procès tendu
© Capture d'écran TF1

Cette richissime femme d'affaires avait été kidnappée à Nice, en 2016. Ses ravisseurs l'avaient enlevée en pleine rue, alors que l'hôtelière millionnaire, à l'époque âgée de 76 ans, se trouvait tout près de son domicile, dans le quartier cossu de Gambetta. Jacqueline Veyrac avait été ligotée au fond d'un véhicule, forcée à boire un médicament pour l'endormir, et même empêchée d'aller aux toilettes. Elle avait heureusement été retrouvée saine et sauve quelques jours plus tard, attachée dans une camionnette. Quatre ans après cette frayeur, Jacqueline Veyrac fait face à ceux qui l'avaient kidnappée au cours d'un procès qui s'ouvre ce lundi 4 janvier et doit se tenir jusqu'au 29.

Giuseppe Serena, responsable ou "bouc-émissaire" ?

Pas moins de 13 hommes comparaissent à la cour d'assises de Nice face à celle qui est l'héritière, entre autres, du Grand Hôtel de Cannes. Parmi eux, Giuseppe Serena, l'ancien gérant italien du restaurant de Jacqueline Veyrac, la Réserve, qui s'est fait éjecter par la riche héritière en 2009.

Il est accusé d'avoir commandité l'enlèvement, mu par un désir de vengeance et une volonté de soutirer une rançon de 5 millions d'euros qui lui aurait permis de financer la construction de son établissement. Il est également soupçonné d'avoir déjà, en 2013, tenté de kidnapper Jacqueline Veyrac. Il comparait pour "complicité d'enlèvement et tentative d'extorsion en bande organisée".

Pendant l'enquête, les autres hommes, soupçonnés d'être ses complices, ont souligné la culpabilité de Giuseppe Serena. "Les autres se servent de lui comme bouc émissaire car il avait un contentieux avec Mme Veyrac. Il n'y a aucun élément objectif à charge", a précisé son avocat Me Corentin Delobel au Républicain Lorrain.

Philip Dutton, le "chef opérationnel" ?

Autre protagoniste, un ancien militaire anglais, Philip Dutton, 52 ans, qui a avoué avoir été impliqué dans l'affaire. Egalement poursuivi pour la tentative d'enlèvement de 2013, il aurait souhaité toucher 10% de la rançon de 5 millions d'euros. Giuseppe Serena, lui, devait en prendre la moitié. L'Anglais serait devenu le "chef opérationnel" à la demande de l'Italien.

Lors de l'enlèvement justement, Gérard, le fils de Jacqueline Veyrac, avait reçu un appel d'un homme à l'accent anglais pour lui réclamer une rançon. 

Un ancien paparazzi impliqué ?

Un ex-paparazzi, Luc Goursolas, a également admis avoir posé des balises GPS sur la voiture de Mme Veyrac, mais il assure qu'il n'en connaissait pas l'utilité... jusqu'à l'enlèvement. 

"Giuseppe Serena, instigateur du projet criminel, aurait mis en place une équipe structurée de plus d'une dizaine de personnes organisées en différents groupes, auxquels il aurait attribué des missions distinctes en vue de la préparation de l'enlèvement de la victime avec l'utilisation de lignes téléphoniques dédiées", lit-on dans l'ordonnance de mise en accusation.