Maire de Marseille, Michèle Rubirola démissionne pour "raisons de santé" : couple, famille, soucis perso...

C'est officiel. Moins de 6 mois après son élection, Michèle Rubirola a annoncé qu'elle renonçait à son fauteuil de maire de Marseille. Vie de famille, mari, problèmes médicaux, engagements : qui est vraiment l'ex-édile de la Cité Phocéenne ?

Maire de Marseille, Michèle Rubirola démissionne pour "raisons de santé" : couple, famille, soucis perso...
© PHILIPPE MAGONI/SIPA

Sa décision est sans appel. Michèle Rubirola élue en juin sous les couleurs du Printemps Marseillais, quitte son poste de maire de Marseille pour devenir première adjointe et se consacrer notamment à la gestion de l'épidémie de Covid-19 dans sa ville.
"Marseille n'a jamais été aussi près de sombrer", a-t-elle expliqué, en conférence de presse.
Mais pourquoi a-t-elle décidé de tirer sa révérence ? En grande partie à cause de la "crise sanitaire violente" et de la "crise économique brutale" qui en a découlé.
"J'ai connu pendant l'été des problèmes de santé. J'ai dû subir une intervention chirurgicale (...) Être maire à Marseille, c'est 300 % de son temps. J'en donne 150 %", a-t-elle reconnu.
Fait original et polémique : Michèle Rubirola passe le relai à son premier adjoint: "Je souhaite que notre binôme continue, mais s'inverse et que Benoit [Payan] devienne maire".
L'Ecologiste désigne ainsi le Socialiste Benoît Payan qui a davantage d'expérience politique, mais divise...
Le vote pourrait avoir lieu lundi prochain, le 21 décembre, lors du dernier Conseil municipal de l'année.
L'Opposition est vent debout. Stéphane Ravier, le sénateur Rassemblement national des Bouches-du-Rhône, demande un nouveau vote à Marseille. "Ils se sont moqués de nous", réagit l'élu.
Mais qui est donc la discrète Michèle Rubirola, "femme libre" revendiquée dont les arrêts maladie ont fait scandale ?

Marseillaise un jour, Marseillaise toujours...

Véritable Marseillaise depuis le premier jour, Michèle Rubirola naît dans la Cité Phocéenne de parents immigrés de Naples et Catalogne. Son père travaille à la Caisse primaire d'assurance maladie et sa mère est employée à l'Urssaf.

Une sportive dans l'âme

Dès son jeune âge, la jeune fille se fait remarquer pour ses compétences sportives et son intérêt pour la compétition. Pleine de volonté, elle intègre la première équipe mixte de football de l'Olympique de Marseille (rien que ça), mais se voit contrainte de la quitter à cause de son jeune âge.

Pour autant, Michèle Rubirola ne perd pas l'amour du sport et continue à pratiquer le basket-ball. Une femme de terrain(s)...

Une jeunesse engagée

Dans les années 70, alors qu'elle est une jeune étudiante en médecine, Michèle Rubirola s'engage dans les mouvements écologistes et antimilitaristes.

Féministe, elle lutte également pour le droit à l'avortement et la démocratisation de la contraception. Des convictions qui ne la quittent pas tout au long de son parcours. 

Médecin, plus qu'une profession

Celle qui est désormais devenue médecin généraliste souhaite mettre ses compétences au profit d'une cause d'autant plus noble. Elle devient donc responsable d'un programme d'éducation thérapeutique pour des malades chroniques en situation précaire.

Elle exerce donc au centre de prévention de l'Assurance maladie dans les quartiers Nord, puis, elle marche dans les traces de son père et devient médecin à la Caisse primaire d'assurance maladie, dans lequel celui-ci a longtemps travaillé.

Vie de famille et couple soudé

Michèle Rubirola reste médecin pendant 20 ans et se donne corps et âme à ses patients, mais elle est également une maman de trois enfants. "Mon mari disait que je travaillais à mi-temps: 12 heures par jour", a-t-elle plaisanté dans La Provence

En amour, celle qui est désormais grand-mère est plutôt comblée. Son mari, administratif dans un centre de soins, n'hésite pas à lui prouver régulièrement son amour. "Après trente-cinq ans, il est toujours amoureux de moi! Mais il n'aime pas trop qu'on parle de lui", a-t-elle confié dans Libération.

Peu d'expérience en politique, mais des idées fortes

Viscéralement opposée au nucléaire, elle s'engage contre les barrages de la Loire, au Puy-en-Velay, et y campe même avec son mari et sa fille, qui est alors âgée de deux ans.

La politique, Michèle Rubirola y trempe un doigt en 2002 lorsqu'elle rejoint le parti Les Verts. Elle devient ensuite adjointe à la maire Lisette Narducci entre 2008 et 2014, puis est élue conseillère départementale EÉLV des Bouches-du-Rhône en 2015. Son expérience politique est loin d'être conséquente, mais sa force de conviction compense.

Arrêts maladie et maux cachés

Alors qu'elle fait campagne pour se faire élire à de Marseille en 2020, Michèle Rubirola se fait remarquer et critiquer pour ses nombreux arrêts maladie. "Oui, j'ai été en arrêt maladie à la fin de l'année 2019 suite à la pose d'une prothèse totale de mon genou gauche. J'ai subi de longues séances de rééducation obligatoires pour mon rétablissement jusqu'à mi-février 2020. J'ai respecté scrupuleusement les horaires de sortie qui m'étaient imposées durant cette période", assure-t-elle dans une lettre ouverte.

En septembre, elle est opérée, mais ne dévoile pas la raison de l'intervention. Ses problèmes de santé demeurent secrets. Mais son état est trop instable pour qu'elle puisse continuer à exercer ses fonctions de maire sans embarras.

"Je n'ai pas derrière moi des années d'expérience politique. Je n'ai pas été élue pour jouir d'un pouvoir ou de ses attributs", a-t-elle déclaré lors de l'annonce de sa démission.