Estelle Mouzin : son corps retrouvé ?

Le cadavre de la petite Estelle Mouzin va-t-il enfin être identifié lors de nouvelles fouilles ? L'avocat du père de la fillette a fait de nouvelles révélations et évoqué la "perversité" de Monique Fourniret...

Estelle Mouzin : son corps retrouvé ?
© Estelle Mouzin - Capture d'écran - CNews

Va-t-on enfin retrouver le corps d'Estelle Mouzin? Les enquêteurs vont faire une "dernière tentative" de retrouver le corps de la fillette enlevée, violée et tuée à 9 ans, en 2003 à Guermantes, en-Seine-et-Marne, par l'Ogre des Ardennes. L'avocat du père de la victime, maître Didier Seban, a assuré au micro d'Europe 1: "On ne désespère pas". Les fouilles devraient se dérouler à la rentrée, dans le bois communal d'Issancourt-et-Rumel, dans les Ardennes, et le dossier sera "renvoyé aux Assises". Cette fois, un nouvel élément pourrait faire la différence. De nouvelles technologies devraient être utilisées "pour identifier les mouvements de terrain ou qui permettent de voir où est enterré le corps d'Estelle", a expliqué l'avocat. 

Monique Fourniret, épouse du défunt meurtrier Michel Fourniret, a admis avoir "assisté à l'enterrement" d'Estelle Mouzin "après avoir, pendant deux ans, nié avoir accompagné Michel Fourniret sur les lieux". Si celle-ci s'apprête à être de nouveau interrogée par les enquêteurs, "sa perversité fait qu'elle joue encore avec les enquêteurs, les magistrats, avec tout le monde".

Coprs d'Estelle Mouzin : une étrange découverte dans le bois d'Issancourt-et-Rumel

De nombreuses fouilles ont été menées, à plusieurs endroits, notamment dans le bois d'Issancourt-et-Rumel, en novembre 2021. Mais à chaque fois, les recherches étaient infructueuses.

Plusieurs hectares de forêt avaient été passés au peigne fin. Daniel Delogne, retraité des parcs et jardines de Charleville, avait fait une étrange découverte dans le bois. Il avait remarqué "une sorte de trou peu profond, d'1m20 de long sur 40 centimètres de large recouvert de feuilles et de ronces" qui pourrait être une "tombe" dont on peut "encore très nettement distinguer les bords", avait-il expliqué au Parisien.

Corps d'Estelle Mouzin : les indications de son tueur avant de mourir

Fin 2020, Michel Fourniret avait révélé des éléments au sujet de la localisation du corps. Selon lui, serait dans une zone boisée de son ancienne propriété du Château du Sautou à Douchery, où il a vécu deux ans avec son ex-femme et où les dépouilles de deux de ses victimes avaient auparavant été localisées. Là encore, les recherches n'avaient pas permis retrouver le corps d'Estelle Mouzin.

La juge en charge de l'enquête, Sabine Khéris, avait émis quelques réserves quant à l'honnêteté du tueur en série qui, de surcroît, souffre de troubles neurodégénératifs. Considérant qu'il n'avait plus rien à perdre, l'Ogre des Ardennes a peut-être voulu jouer un tour aux enquêteurs. Le tueur en série est mort à 79 ans en mai 2021, à l'unité hospitalière sécurisée interrégionale de la Salpêtrière à Paris, après des problèmes respiratoires.

Michel Fourniret, poussé aux aveux par la juge d'instruction

En octobre 2019, Sabine Khéris avait conduit le monstre des Ardennes à Guermantes, là où la petite fille avait été enlevée, afin de tenter de raviver sa mémoire. Mais en vain. Ce n'est qu'en mars dernier que le tueur en série a fini par lui avouer son crime en déclarant: "Je reconnais là un être qui n'est plus là par ma faute".   

Selon Le Figaro, Michel Fourniret aurait été flatté "d'avoir face à lui la doyenne des juges d'instruction", Sabine Khéris, âgée de 55 ans à l'époque, et il lui aurait lâché : "Jouer avec un partenaire tel que vous, ça en vaut la peine".

Découvertes probantes

Son ex-épouse Monique Olivier avait auparavant avoué à la juge, qui avait réussi à la mettre en confiance, que l'alibi de Michel Fourniret ne tenait pas la route.

Celui-ci avait déclaré que le jour de la disparition d'Estelle Mouzin, il avait passé un coup de téléphone depuis son domicile en Belgique, afin de souhaiter un joyeux anniversaire à son fils. Mais Monique Olivier a finalement déclaré, en novembre 2019, que c'était elle, et non son mari, qui avait passé ce fameux coup de fil... L'élément déclencheur qui a permis de lever le voile sur l'une des affaires les plus mystérieuses des années 2000 en France.

En août 2020, l'ADN partiel de la petite fille avait été retrouvé sur un matelas qui se trouvait dans la maison de Ville-sur-Lumes, dans les Ardennes, là où résidait sa sœur désormais décédée.

En quelques mois, une enquête qui piétinait depuis près de deux décennies, a connu des avancées considérables, entre autres, grâce à la détermination sans faille de Sabine Khéris.