Curtis, euthanasié ? Que devient le chien d'Élisa Pilarski, tuée enceinte
Où est Curtis, le chien accusé d'avoir sauvagement déchiqueté sa jeune maîtresse Élisa Pilarski qui attendait un bébé ? Le Pitbull Américain est désormais enfermé dans une cellule en Haute-Garonne... où il attend la mort...
Curtis a-t-il tué sa maîtresse Elisa Pilarski ? C'est ce que l'expertise semble indiquer. Pour l'instant, le canidé accusé de meurtre réside dans une cellule de 10 mètres carrés de la SACPA (Service Pour L'Assitance et le Contrôle du Peuplement Animal), à Bonrepos-sur-Aussonnelle, en Haute-Garonne.
D'après le maître et compagnon de la défunte jeune femme, Christophe Ellul, son chien serait maltraité. Il serait même prêt à entamer une grève de la faim pour réclamer des conditions de détention moins strictes pour son canidé. Mais selon l'expertise judiciaire, ce serait tout à fait le contraire. Le molosse serait en parfaite santé, et "il aurait même pris quelques kilos depuis le début de sa détention", indique Paris Match.
À l'abri des regards curieux, Curtis sent-il qu'il est la cible de nombreuses interrogations depuis plus d'un an ? Se doute-t-il qu'il pourrait être euthanasié sous peu ?
La terrible découverte du corps réduit en morceaux d'Élisa Pilarski
Ce sinistre jour d'octobre 2019, Élisa Pilarski, la jeune femme enceinte, avait été en partie dévorée dans la forêt de Retz, dans l'Aisne, alors qu'elle se promenait avec le cabot, un Pitbull Américain... une race dont la présence est interdite en France depuis 1999. Son corps avait été découvert, tout ensanglanté, déchiqueté, une scène d'horreur. Son cuir chevelu avait été arraché, ses bras étaient "en croix", selon Paris Match. Le seul endroit de son corps qui est resté relativement intact ? Ses pieds.
A 13h19, Élisa Pilarski avait téléphoné à Christophe, en panique, criant qu'elle était attaquée par un chien. L'homme, qui se trouvait à l'aéroport de Roissy en tant qu'agent de piste, a alors sauté dans son véhicule pour se rendre dans la forêt où se trouvait la jeune femme. Une fois sur place, après un trajet qui a semblé interminable, il a retrouvé Curtis, puis a trébuché sur le sol. Il a cru pendant quelques secondes qu'il s'agissait d'un tronc d'arbre... mais c'était le corps d'Élisa Pilarski qu'il venait de découvrir.
Dans la panique, il s'est enfui avec Curtis afin de téléphoner, d'abord à sa sœur Sandrine, puis à Sharon de Witt, l'éleveuse qui lui a vendu le chien. Quarante minutes plus tard, il est retourné dans la forêt accompagné du chien et a finalement alerté les autorités. Pourquoi a-t-il mis tant de temps à lancer l'alerte ?
Curtis, coupable de la mort d'Élisa Pilarski ? Des éléments accablants
Si son maître Christophe Ellul reste persuadé que les chiens de chasse à courre, qui étaient présents ce jour-là, sont les véritables responsables de la mort de la jeune femme, de nombreux éléments invalident cette théorie.
D'abord, les analyses ADN réalisées sur 62 des 67 chiens de chasse à courre présents sur les lieux. Aucun ADN de ces canidés n'a été retrouvé sur le corps de la jeune femme.
L'écart entre les crocs supérieurs et inférieurs des chiens de meute est au minimum de 4,4 centimètres. Or, selon les résultats de l'autopsie, aucune des lésions constatées sur le corps d'Elisa ne dépasse 3,6 centimètres… soit l'écart entre les crocs supérieurs et inférieurs de Curtis.
En outre, les horaires de la chasse et de la promenade d'Élisa Pilarski ne se correspondent pas. Les analyses réalisées par des experts comportementaux montrent également que Curtis est loin d'être inoffensif.
Curtis, une "machine de guerre"
C'est lorsque le chiot a 3 mois que Christophe Ellul l'adopte dans un chenil des Pays-Bas, alors même que la race est réputée dangereuse. Son vrai nom est Dark Midnight. Il vient d'une portée de cinq, dont les noms des parents, Black Bitch et Vin Diesel, en disent long sur leur personnalité...
Christophe Ellul tente de l'éduquer, fait courir Curtis sur un tapis de course, l'entraîne au saut en longueur ou encore au "tractage de charges lourdes" selon Paris Match.
Ces entrainements intensifs portent très rapidement leurs fruits puisque Curtis remporte la majorité des concours canins dans lesquels son maître l'inscrit. C'est une "machine de guerre", comme il le qualifierait d'après l'hebdomadaire.
Particulièrement dressé au mordant, le chien aurait pour particularité de mordre longuement tout objet qui serait à sa portée. Avant son transfert à la Sacpa, en novembre 2019, il aurait mordu au bras et à la jambe une bénévole du refuge de Beauvais.
"Il m'a sauté dessus au niveau de la poitrine. Je le repousse et c'est à ce moment qu'il m'attaque au niveau de la jambe et ne veut pas me lâcher. La seule chose dont je me souvienne, c'est d'avoir hurlé et de m'être dit qu'il allait me tuer. La douleur était vraiment intense", a-t-elle raconté au Parisien, précisant qu'elle n'a pas pu poser son pied pendant deux semaines.
Autant d'éléments qui accablent d'autant plus le chien, dont l'avenir est tout à fait incertain... malgré la mise en place d'un comité de défense des droits de Curtis et le soutien indéfectible de Brigitte Bardot, qui a écrit une lettre ouverte au ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.