Émilie, brûlée vive par son ex... qui niait : le verdict est tombé

Johann B. avait brûlé vive sa compagne, Émilie, en 2007. Face à la victime, l'homme de 35 ans avait assuré qu'il s'agissait d'un accident. Il a finalement été condamné à 20 ans de réclusion criminelle...

Émilie, brûlée vive par son ex... qui niait : le verdict est tombé
© Ilkin Quliyev / 123RF

Il a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Johann B., qui avait brûlé vive sa compagne Émilie en 2007, a clamé son innocence pendant bien longtemps. Désormais, il ne peut plus minimiser les faits. Jugé à la cour d'assises en appel de Nanterre, l'homme de 35 ans a écopé de la même peine de prison qu'en juin 2019, lors de son jugement en première instance, selon Le Parisien.
Ce terrible jour de 2007, Johann B. était au volant de sa voiture avec sa compagne, à Châtenay-en-France, dans le Val d'Oise. Il avait foncé dans un arbre pour faire croire à un accident, aspergé sa fiancée d'alcool, puis embrasé le véhicule. Émilie, brûlée vive, s'en est heureusement sortie, mais a été marquée à vie par la violence des flammes. Elle a dû subir 49 interventions chirurgicales.

Accident ou tentative d'assassinat ?

"Je m'excuse pour l'accident. Je n'ai jamais voulu lui faire de mal. Je m'excuse pour toutes ces souffrances qu'elle a pu endurer. Si je pouvais revenir en arrière, je le ferai. Mais je ne peux pas", a déclaré à la barre l'ex-compagnon d'Émilie, qui affirmait que les graves blessures infligées à la jeune femme n'étaient pas intentionnelles. 

Sa version des faits avait d'ailleurs changé au cours des années. "Il nous dit aujourd'hui qu'il a effacé des choses de sa mémoire. Non, ce n'est pas possible", a déclaré l'avocat général devant le tribunal, le 21 novembre, raconte le quotidien local.

Henri Leclerc, l'avocat du prévenu, a bien tenter de retourner l'assistance avec une plaidoirie à la hauteur de ses 65 ans de carrière, durant lesquelles il avait défendu Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire Tristane Banon, Dominique de Villepin ou encore les complices de Mesrine, François Besse et Charlie Bauer. 

Mais l'homme de loi de 86 ans n'est pas parvenu à persuader les jurés de l'innocence de son client.

Emilie, sous "l'emprise" de son conjoint

Emilie est convaincue que l'acte était non seulement intentionnel, mais prémédité. La jeune femme avait dénoncé une "emprise" de son conjoint de l'époque. Selon la victime, leur relation s'était dégradée dès 2004, rythmée par des "menaces et le chantage affectif".

Les choses s'étaient empirées peu avant le dramatique incident, lorsqu'elle a procédé à une IVG. "Si je gardais l'enfant, je serai restée prisonnière de lui toute ma vie. Je ne pouvais pas", avait-elle expliqué.

Atroces souvenirs

En juin 2019, la victime avait dû revivre cette scène glaçante en la racontant, lors du procès en première instance. "Je sens une source de chaleur derrière l'épaule, qui commence à m'envahir. Je passe la main dans les cheveux. Ils sont en feu. J'essaye d'éteindre et je cours. Je ne voyais plus rien, je ne voyais plus que les flammes", s'était-elle remémorée, selon Le Parisien.

À ce moment, Émilie était convaincue qu'elle vivait ses derniers instants. "Je me laisse tomber au sol. J'arrête de me battre", a-t-elle raconté. 

Puis, elle a raconté que Johann B. est intervenu: "J'ai senti un vêtement, il a entouré ma tête à l'intérieur. Il a fait passer le tissu devant en appuyant sur le visage. Je ne pouvais plus respirer. Je me suis dit : 'Il est en train de m'étouffer. Il m'achève'".

Le principal intéressé, lui, a assuré qu'il avait tenté de la sauver, au contraire. "Je cherche une solution pour pouvoir l'aider. Je prends une bouteille d'eau et je l'asperge. Cela n'a aucun effet. Je vais chercher une couverture et je pense à l'extincteur. J'essaye de le faire fonctionner. Je n'y arrive pas", s'est-il justifié avant d'expliquer qu'il avait entouré la jeune femme de son blouson afin de tenter d'éteindre les flammes.

Et d'ajouter: "Elle était l'amour de ma vie. Je sais que je n'ai pas eu tous les bons gestes. Je m'en veux beaucoup. J'ai fait ce que j'ai pu. Je n'ai pas été à la hauteur". Des déclarations qui n'ont pas convaincu les jurés.