Tariq Ramadan, mis en examen pour deux autres viols

Jeudi 13 février, Tariq Ramadan a été à nouveau mis en examen pour le viol de deux autres femmes. Les victimes ont été identifiées sur des photos retrouvées dans l'ordinateur de l'islamologue suisse, qui nie complètement les faits.

Tariq Ramadan, mis en examen pour deux autres viols
© Michel Spingler/AP/SIPA

Déjà mis en examen depuis février 2018, pour "viol" et "viol sur personne vulnérable" à la suite des plaintes de deux femmes à l'automne 2017, Tariq Ramadan est désormais mis en cause par quatre femmes. L'islamologue a été mis en examen jeudi 13 février au terme de cinq heures d'interrogatoire. Les faits auraient eu lieu en 2015 et 2016 à Paris. Interrogées comme simples témoins par les forces de l'ordre, les deux femmes ont été identifiées sur des photos retrouvées dans l'ordinateur du suisse de 57 ans.
Qualifié de "manipulateur", Tariq Ramadan aurait entretenu avec les deux victimes un rapport de "dominant-dominé" virtuel, avant de leur donner un rendez-vous brutal dans un hôtel à Paris. 

Tariq Ramadan "manipulateur", les deux victimes s'expriment 

L'une des deux victimes, âgée de 37 ans, a porté plainte et s'est constituée partie civile au début de l'année. D'après elle, elle aurait rejoint Tariq Ramadan à l'hôtel Crowne Plaza de la place de la République à Paris un dimanche de mars 2016. Même si elle évoque une relation "toxique", la jeune femme parle d'un rapport sexuel "consenti". Selon ses mots, il s'agissait d'une "relation sexuelle brutale". "Vous me demandez si, devant ces "violences", je manifeste une désapprobation ou, au contraire, une satisfaction : je ne dis rien. Ce qui l'excite, ce sont les femmes qui ne veulent pas." explique-t-elle d'après le journal Le Monde.

Très amoureuse de lui, elle gardera contact avec lui un certain temps. "C'est d'un autre ordre que le viol physique, cela va au-delà. Il y a un viol moral. Il a une telle emprise sur vous qu'on fait tout ce qu'il nous demande. Mais cette relation physique a été consentie. Il faudrait une autre infraction pour ce genre de personne".

L'autre femme n'a cependant pas porté plainte, mais décrit le même type de relation, basée sur l'emprise, la domination et la violence. Elle affirme avoir été giflée, insultée, et contrainte à certains actes sexuels violents

Tariq Ramadan : son avocat s'insurge 

Le théologien suisse est donc aujourd'hui mis en examen dans quatre affaires de viol. Après avoir nié toute relation avec ses deux premières accusatrices, Tariq Ramadan était revenu sur ses propos en octobre 2018.

Il plaide désormais des "relations consenties". "Il y a une volonté de poursuivre Tariq Ramadan coûte que coûte et ce contre les évidences", a réagi son avocat, Emmanuel Marsigny. "Alors que les mensonges des premières accusatrices sont désormais clairement établis, il vient d'être de nouveau mis en examen alors que la première femme visée a elle-même déclaré que les relations avaient été 'consenties' et que l'autre femme ne s'est jamais plainte de leurs deux rencontres", a-t-il ajouté.

Libéré le 16 novembre 2018 après 10 mois d'emprisonnement, Tariq Ramadan a interdiction de quitter le territoire français.