Les parents de Gabin (sous-nourri et mort à 22 mois), condamnés à une peine plus légère

Les parents de Gabin, décédé en 2013 à 22 mois, ont été jugés en appel devant les assises de Haute-Vienne pour "privation de soins ou d'aliments suivie de mort d'un mineur de 15 ans par ascendant". Après avoir été condamnée à 17 ans de réclusion criminelle en première instance, ils ont écopé de peines moins sévères...

Les parents de Gabin (sous-nourri et mort à 22 mois), condamnés à une peine plus légère
© subbotina/123RF

[Mis à jour lundi 21 septembre à 10h19] Des années après le drame, justice a été faite. Les parents de Gabin, 22 mois, mort en juin 2013, ont été jugés devant la cour d'assises d'appel de Haute-Vienne pour "privation de soins ou d'aliments suivie de mort d'un mineur de 15 ans par ascendant", le 18 septembre.
Verdict ? La peine est un peu plus légère que lors de leur procès en premier instance, en novembre 2019. À l'époque, ils avaient été condamnés à une peine de 17 ans de réclusion criminelle, assortie d'un mandat de dépôt. Désormais, la mère du petit Gabin est condamnée à 16 ans de prison, tandis que le père écope d'une peine de 14 ans derrière les barreaux.
À l'issue du premier procès, les parents de Gabin avaient été menottés et directement incarcérés, nous apprenait France 3. Durant cette période d'enfermement, la mère de Gabin, séparée du père, a fait "du chemin", si l'on en croit la Présidente de la Cour de Limoges Maryse Le Men Régnier.

"Depuis dix mois que je suis incarcérée, je travaille avec les psychologues pour comprendre ce qui s'est passé. Je n'étais pas bien à cette époque. Il n'y avait plus aucune communication entre nous. Je pense qu'on l'a beaucoup oublié", a-t-elle déclaré selon Le Parisien.

L'association L'Enfant Bleu est intervenue dans le dossier et s'est constituée partie civile pour représenter les intérêts de Gabin au procès. Gabin, qui, à presque deux ans, ne pesait que 5,8 kg, aurait dû en faire une douzaine.

Me Yves Crespin, avocat de l'association, a condamné "l'égoïsme" des parents durant sa plaidoierie, toujours selon Le Parisien : "Elle a préféré partir avec son amant, et lui partir dans ses addictions".

Quant à l'avocate de la mère de Gabin, Me Chloé Bonnat, elle a assuré que cette dernière n'était pas "une meurtrière d'enfants".

Gabin, mort à 22 mois : "sa maigreur extrême"

En 2013, Edouard Ruaud, désormais âgé de 41 ans, et Céline Vialette, 35 ans, se présentent aux urgences d'Aubusson, dans la Creuse, pour leur bébé de 22 mois, qui ne peut être réanimé par le personnel médical, malgré 40 minutes de massage cardiaque. Le médecin-urgentiste, qui remarque la "maigreur extrême de l'enfant en apparence très dénutri et dont on peut voir et compter les côtes", signale le cas.

Une enquête est ensuite ouverte. Le constat est sans appel : l'enfant est mort des suites d'une malnutrition chronique.

Selon le légiste, Gabin a souffert d'une "déshydratation extrême". Les parents sont alors mis en examen, ainsi que le médecin généraliste de la famille, accusé de "non-assistance à personne en danger". Il est déclaré coupable à l'été 2020 et écope de 9 mois de prison avec sursis et doit verser 7000 euros de dommages et intérêts au frère de Gabin.