Alexandre Moix contre-attaque : Yann Moix face à la justice ?

Tout en espérant une éventuelle réconciliation, Yann Moix avait insinué que son frère était proche de mouvements d'extrême droite. Des allégations qui ont déclenché l'ire d'Alexandre Moix. Celui-ci promet des "réponses judiciaires"...

Alexandre Moix contre-attaque : Yann Moix face à la justice ?
© Capture d'écran - France 2

Rebondissement dans le feuilleton familial des Moix. Yann Moix avait pourtant tendu la main à son frère, Alexandre Moix, qui l'avait qualifié de "bourreau" dans Le Parisien. L'ancien chroniqueur de On N'est Pas Couché était disposé, dit-il, à laisser le passé derrière lui pour parler à nouveau avec son frère. Ce dernier ne l'entend pas de cette oreille. Il considère que Yann Moix opère une tentative de victimisation pour faire la promotion de son roman Orléans. Surtout, il condamne les allégations de l'écrivain qui a suggéré, sur le plateau de On N'est Pas Couché, que son frère était proche de mouvements d'extrême droite.
"Ses insinuations diffamatoires et injurieuses, selon lesquelles j'appartiendrais à l'extrême droite et j'ourdirais un complot contre lui, sont extrêmement graves. Yann Moix navigue dans un délire paranoïaque total. Après m'avoir poursuivi de sa haine durant des années, son attitude témoigne cette fois d'une volonté affichée de nuire à l'ensemble des miens, à ma femme et à mes enfants", s'est insurgé Alexandre Moix auprès d'Europe 1. Celui-ci demande un droit de réponse et souhaite que France 2 insère un bandeau, rédigé par son avocat, défilant en bas de l'écran lors de la diffusion de la prochaine émission de On N'est Pas Couché, le 7 septembre. Il promet également des "réponses judiciaires"...

Yann Moix fait son mea culpa : le regret face aux dessins antisémites

"Je me détesterais si je commençais par parler de mon livre. La première chose que je veux faire c'est de demander pardon", a lâché Yann Moix, en premier lieu, sur le plateau de On N'est Pas Couché. L'ancien chroniqueur de Laurent Ruquier, invité pour la première émission de la rentrée, a présenté son mea culpa pour les dessins antisémites qu'il avait réalisés lorsqu'il était étudiant et qui ont récemment été publiés dans l'Express. "Je demande pardon à toutes les personnes, quelles qu'elles soient, celles de la communauté juive, mais aussi tous ceux qui se sentent respirer comme des humains, et non pas comme des bêtes, pour les dessins choquants, les bandes dessinées obscènes et dégradantes, de mon cru, qu'elles ont pu voir", a déclaré l'écrivain de 51 ans avant de s'excuser tout particulièrement auprès de son ami, Bernard-Henri Lévy, qu'il avait caricaturé à l'époque. Et d'ajouter, visiblement meurtri : "Je n'avais pas les épaules assez larges pour me suicider physiquement alors je me suis suicidé moralement. J'ai un dégoût de moi-même, ce raté, cet être méprisé et méprisable. Je me vomissais."
Franz-Olivier Giesbert, chroniqueur d'un soir, a demandé : "Qu'est-ce qui peut pousser un gamin de 20 ans à publier des dessins de croix gammées avec des caricatures de BHL ?" Réponse intrigante de l'écrivain : "Je m'en prenais aussi aux myopathes, aux Éthiopiens, à Godard."

Yann Moix fait son mea culpa : la vérité sur son frère

Une fois ses excuses formulées, l'auteur est revenu sur son ouvrage qui cristallise les tensions familiales et défraye la chronique, Orléans. Dans ce roman autobiographique, Yann Moix relate les sévices qu'il dit avoir subi étant enfant, des mains de ses parents. Dare-dare, le père a pris la parole pour démentir les accusations du fils. Quant à Alexandre Moix, frère de l'écrivain, il est monté au créneau pour dénoncer "20 ans de sévices et d'humiliations d'une rare violence" de la part de Yann Moix, qu'il qualifie de "bourreau". Et d'ajouter, dans Le Parisien : "Les corrections qu'il écopait de mon père pourtant, faisaient suite aux sévices, eux bien réels, qu'il m'infligeait. Ma naissance, quatre ans après la sienne, aura donc été son chaos. La fin de son monde."

Vaille que vaille, sur le plateau de l'émission de Laurent Ruquier, Yann Moix a maintenu sa version des faits : "J'ai décidé que je ne parlerai plus à mes parents, mais à mon frère, oui. Nous nous battions, mais je ne l'ai jamais battu. Il a été manipulé par des gens qui mériteraient d'être en prison. C'est une victime, lui aussi." Malgré tout, selon lui, c'est bien son frère qui a publié ses dessins antisémites d'étudiant dans L'Express. "Quel intérêt de sortir ces BD, à part m'abattre ? À part débrancher quelqu'un qui se bat contre l'antisémitisme ? […] Ces révélations sont téléguidées par l'extrême droite et tout le monde suit", a-t-il lancé.

Enfin, l'auteur a évoqué avec émotion son "rêve de paternité". S'il a admis en "être incapable pour l'instant", il a également laissé la porte ouverte à toutes possibilités : "J'ai progressé. Ce sera peut-être possible bientôt, mes dernières barrières sont en train de tomber."

Yann Moix fait son mea culpa : des excuses convaincantes, vraiment ? 

Bernard-Henri Lévy est prêt à faire table rase du passé trouble de son ami Yann Moix, comme il l'explique dans une tribune publiée dans Le Point. Le philosophe a assuré qu'il connaissait l'existence des dessins depuis des décennies. "Je crois au repentir. Je crois à la réparation. Et quand un homme, tout homme et donc, aussi, un écrivain donne les preuves de sa volonté de rédemption, quand il s'engage, avec probité, dans le corps à corps avec ses démons, je pense qu'il est juste de lui en donner acte, de lui tendre loyalement la main et, si on le peut, de l'accompagner", lit-on. 

Si les excuses de Yann Moix en ont convaincu certains, d'autres ne se sont pas laissés émouvoir par l'intervention télévisée de l'auteur. Sur la Toile, des dizaines d'internautes ont exprimé leurs doutes quant à la sincérité de l'écrivain et n'ont pas l'intention d'accorder l'absolution.