Elle fait une fausse couche en garde à vue, un policier suspendu

Une jeune femme a porté plainte contre un policier après avoir fait une fausse couche durant sa garde à vue au commissariat du XIIe arrondissement de la capitale. Le représentant des forces de l'ordre a été suspendu provisoirement en attendant les premiers résultats de l'enquête.

Elle fait une fausse couche en garde à vue, un policier suspendu
©  Sakhorn Saengtongsamarnsin/123RF

C'est au sein du commissariat du XIIe arrondissement de Paris qu'une jeune femme a fait une fausse couche lors de sa garde à vue. A la suite de ce drame, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a choisi de suspendre provisoirement un des policiers présents dans l'attente des conclusions de l'enquête. 

Une altercation avec une star qui a mal tourné 

Les faits remontent au 13 juillet. En arrivant devant la terrasse d'un restaurant italien rue Cotte au volant de sa voiture, une jeune femme aurait "légèrement touché" le scooter d'une célèbre actrice, alors en train de dîner à deux. Selon Le Parisien, plusieurs insultes ont fusé avant qu'une bagarre n'éclate entre les deux femmes en fin de soirée. La femme enceinte aurait "jeté une carafe d'eau à la tête de la comédienne", a confié une source policière. Cette dernière a été blessée : avec cinq jours d'ITT (Incapacité Temporaire Totale), elle a immédiatement porté plainte contre la conductrice.

Fausse couche : une garde à vue trop violente ?

Enceinte de deux mois, la trentenaire a été convoquée le 6 août pour "violences avec arme par destination" après la plainte de l'actrice. Alors peu coopérative, elle se serait débattue forçant les policiers a appeler du renfort, ne voulant pas être placée en cellule de garde à vue car celle-ci "sentait l'urine", d'après un témoin. Toujours selon les informations du Parisien, qui a pu consulté un document officiel, elle se serait "projetée volontairement sur le sol d'elle-même et serait retombée sur le ventre." Il est également indiqué qu'un des fonctionnaires l'aurait "ceinturé pour rentrer avec elle dans la cellule."  La jeune femme s'est ensuite plainte de violents maux de ventre, révélant ainsi qu'elle était en début de grossesse, mais aurait d'abord refusé d'appeler les pompiers. Trois heures plus tard, les hommes ont décidé d'appeler un médecin qui a ordonné l'hospitalisation en urgence. 

Fausse couche en garde à vue : elle a porté plainte

A la suite de sa fausse couche vers 18h30 à l'hôpital Trousseau, la Parisienne a porté plainte contre les forces de l'ordre. Elle a assuré qu'un des hommes lui avait asséné des coups, provoquant la perte de son bébé. Le parquet de Paris a confié l'affaire à l'IGPN (l'Inspection générale de la police nationale) pour "violences volontaires sur personne en état de grossesse en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique." Selon Yves Lefebvre, syndicaliste de Unité SGP Police Force Ouvrière, "les vidéos du commissariat attestent qu'il n'y a pas eu de violence". Une affaire complexe loin d'être résolue....