Au Maroc, des bénévoles menacées de mort à cause... de leur short

Au Maroc, trois bénévoles européennes ont été menacées de mort parce qu'elles portaient un short. Le peuple marocain, choqué, appelle à descendre dans les rues pour contrer la haine.

Au Maroc, des bénévoles menacées de mort à cause... de leur short
© Spectral/123RF

En danger à cause de leurs vêtements. Trois jeunes bénévoles qui participaient à un programme de construction à Adar, près de Taroudant au Maroc, en liaison avec une association locale, ont été menacées de mort pour la simple raison qu'elles étaient vêtues... d'un short. Un instituteur marocain a pesté contre la tenue des jeunes filles après avoir visionné un reportage où elles apparaissent et a été jusqu'à interpeller les internautes sur les réseaux sociaux pour les appeler à décapiter les bénévoles pour leur soi-disant manque de pudeur. Selon la Sûreté marocaine, celui-ci va être poursuivi pour "incitation à des actes terroristes". Toutefois, l'instituteur n'a malheureusement pas été le seul à répandre ses commentaires odieux. Ali El Asri, député du parti islamiste PJD, s'est insurgé sur son compte Facebook : "Depuis quand les Européens font-ils des travaux en tenue de baignade ?" Face au choc de la Toile, celui-ci a supprimé son post, mais un simple clic ne suffit pas à effacer les pensées arriérées.... 

Menacées en short : les Marocains unis contre la haine 
Après cet injuste déferlement de haine, les jeunes filles en question sont finalement rentrées chez elle. Quant aux organisateurs des camps de bénévolat, ils ont annoncé qu'aucun nouveau groupe ne serait envoyé dans le pays. "Nous avons reçu le conseil de ne pas envoyer de nouveaux groupes au Maroc. Nous allons suivre cet avis et nous avons décidé d'annuler tous les camps suivants au Maroc", lit-on sur le site de l'association Bouworde. En attendant, une partie des volontaires est restée sur place afin de continuer à aider les constructions. L'organisation de bénévolat a précisé qu'elle a "l'assurance que la sécurité des volontaires qui sont encore au Maroc est assurée par le gouvernement marocain, entre autres par la présence de la gendarmerie".

Pour contrer l'ignorance et montrer leur soutien aux bénévoles, plusieurs médias locaux et nationaux ont appelé les Marocains à descendre dans les rues. Une manifestation est prévue le 10 août sur une plage de Casablanca, à l'initiative de la page Facebook "Yes We Short", qui a également initié une pétition, déjà signée par une cinquantaine de personnalités marocaines.