Hosto, lingots d'or, Tontons flingueurs : l'insensé procès Balkany

L'homme politique à la voix rauque n'aura de cesse de nous étonner. Alors que le Procureur de la République requiert contre lui 4 ans de prison ferme avec mandat de dépôt et 10 ans d'inéligibilité, Patrick Balkany compile les gaffes. Portable qui sonne en pleine audience, prise de parole ratée : le maire de Levallois-Perret régale la Toile !

Hosto, lingots d'or, Tontons flingueurs : l'insensé procès Balkany
©  ACau/SIPA

Alors que sa femme et collaboratrice de toujours, Isabelle Balkany est hospitalisée après avoir fait une tentative de suicide, c'est seul que Patrick Balkany, 70 ans, s'est rendu au Tribunal correctionnel de Paris. Le procès du couple pour fraude fiscale s'est ouvert le 13 mai et se tiendra jusqu'au 20 juin 2019. L'Etat leur reproche, entre autre, d'avoir dissimulé plus de 13 millions d'euros au fisc. Bien qu'attristé par le geste désespéré de son épouse et qu'il risque 4 ans de prison ferme avec mandat de dépôt et 10 ans inéligibilité professionnelle, le maire LR de Levallois-Perret est apparu en forme et n'a rien perdu de sa provocation légendaire ! Lingot d'or, portable qui sonne en pleine audience, visite à l'hôpital : chaque apparition de Patrick Balkany est un régal pour la presse. 

Patrick Balkany a-t-il peur de vieillir ? 

S'il a choisi le très célèbre Maître Eric Dupont-Moretti pour sa défense, Patrick Balkany ne se laisse pas impressionner par l'aura du ténor du Barreau. Bien au contraire, le politicien n'hésite pas à réprimander l'avocat face caméra. A leur sortie de la première audience, le 13 mai 2019, M. Dupond-Moretti fait une déclaration à la presse et donne des nouvelles d'Isabelle Balkany. "Elle est dans un état psychologique très fragile, c'est incontestable. Son mari, qui a 71 ans, il l'a découvert inanimée, la pensait morte". C'est alors que Patrick Balkany, jusque-là sage et discret derrière son avocat, le corrige : "71 ans bientôt, ne me vieillissez pas 70, ça me suffit." Une déclaration inopinée qui a eu pour effet de déconcentrer Eric Dupont-Morettti, apparemment en colère contre son client qui compromet sa plaidoirie.

Patrick Balkany, le tonton flingueur 

L'audience du 15 mai a été festive. Plusieurs journalistes présents au Tribunal correctionnel de Paris ont pu entendre la sonnerie du portable du prévenu, qui ne s'éloigne pas du tout du personnage puisqu'il s'agit de la chanson des Tontons Flingueurs ! Pas étonnant puisque, avant la politique, le jeune Patrick Balkany s'est frotté au cinéma de 1965 à 1967 et apparaissait, cigare à la bouche, devant les caméras. 

Rolls Royce, lingot d'or et villas au soleil

De leur train de vie luxueux (ils ont deux grandes propriétés, l'une au Maroc et l'autre dans les Caraïbes) les Balkany ne montrent que ce qu'ils souhaitent. Pourtant, durant l'audience du 13 mai, Patrick Balkany s'est laissé aller à quelques confidences. "Il est important que j'explique d'où vient l'argent et pourquoi j'avais de l'argent à l'étranger. Pour cela, il faut que je vous parle de mon père". explique-t-il à la barre. "Mon père a passé sa vie à racheter des meubles, ça passait de main en main. Et il avait la manie d'acheter des lingots d'or.  J'aurai pu les déclarer à la mort de mon père mais je ne crois pas que beaucoup de Français déclarent ce qu'il y a sous le matelas", peut-on lire dans les colonnes du Parisien.

Fils d'un juif hongrois déporté à Auschwitz qui a fait fortune dans le rachat d'équipements militaires américains, avant de placer l'argent sur un compte en Suisse et d'ouvrir des boutiques de prêt-à-porter à Paris, Patrick Balkany grandit dans le luxe et reprend les affaires à la mort de son père. De même, son épouse Isabelle Balkany, fille d'un commerçant qui "a fait fortune dans l'import-export et le caoutchouc en Tunisie, puis en France", n'a jamais connu de mauvais jours. En 2015, elle confiait au Journal du Dimanche : "Je n'y suis pour rien si j'ai été élevée dans un hôtel particulier de 3000 m² et si enfant, j'allais en Rolls à l'école !"

Patrick Balkany, un mari aimant

Malgré ces travers, Patrick Balkany n'en reste pas moins un époux attentionné. Lors de son procès, il a indiqué rendre visite chaque jour à sa femme, avec qui il est marié depuis 40 ans."Il affirme qu'après sa tentative de suicide, Isabelle Balkany a reçu 1400 mails sur son adresse à la mairie et 900 SMS dont il en lit quelques extraits ultra-violents du genre 'dommage que vous vous soyez ratée', raconte dans ses tweets la journaliste Salomé Legrand, présente lors de l'audience. "Je n'ai pas d'exemple de lynchage médiatique aussi fort", a déclaré Patrick Balkany. Une vraie saga au tribunal !