Un triste cap est franchi

Les chiffres font froid dans le dos. 51 femmes sont mortes sous les mains de leur conjoint, ou ex-conjoint, en France depuis début 2019. Ces féminicides ont été recensés par le collectif "Féminicides par compagnons ou ex", qui épluche chaque fait divers relaté dans la presse française.

Un triste cap est franchi
© Vadim Guzhva/123rf

Marie-Alice Dibon, femme franco-américaine de 53 ans, a été retrouvée morte, nue, et enfermée dans une valise flottant dans l'Oise. Le corps de la victime vient d'être identifié faisant de cet acte odieux le 51e féminicide commis en France depuis le 1er janvier 2019. Le cap des 50 féminicides a donc été franchi. Sa disparition avait été soulignée le 19 avril par son compagnon actuel, jour où Marie-Alice se serait rendue chez son ex-conjoint. Au cours de ces derniers mois, Martine Lespinasse, 64 ans, a, elle aussi, trouvé la mort. Poignardée à quarante reprises par son ex-mari, elle a été découverte au domicile de ce dernier par ses enfants. Ces chiffres alarmants sont à l'initiative du collectif Féminicides par compagnon ou ex qui dévoile le nombre de femmes violentées puis tuées sous les coups de leur concubin, ou de leur ex, L'association s'appuie sur les différents faits divers relatés dans la presse française depuis le début de l'année 2019. "C'est un chiffre terrible, c'est une vie perdue tous les deux jours et demi" , s'est insurgée Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes, interrogée par France Inter.

Les féminicides sont des actes réfléchis

Selon Françoise Brié, les femmes tuées ont subi des années de violences, précédant l'acte mortel : "On entend souvent que le crime est passionnel, que la jalousie a entraîné une pulsion. Mais nous, qui nous portons partie civile régulièrement dans ces drames, nous nous apercevons que l'histoire des violences, remonte souvent à bien des années, avec une aggravation des situations de violences qui va crescendo." Souvent, le meurtre intervient lors d'une séparation.
Françoise Brié a souhaité rappeler l'existence du 3919, ligne téléphonique anonyme pour les femmes victimes de violences. Le numéro reçoit une moyenne de 200 appels par jour. "Pour chaque démarche à accomplir - à la fois les démarches judiciaires, les questions d'emplois, d'hébergement, de logement - des professionnels peuvent être à leurs côtés pour les soutenir. Les femmes doivent le savoir", a conclu la directrice de la Fédération nationale Solidarité Femmes.