Ingrid Levavasseur : 5 choses que vous devez savoir sur la Gilet Jaune

Gilet Jaune, chevelure de feu, sourire large et discours enragé... Ingrid Levavasseur, mère de famille divorcée âgée de 31 ans et originaire de l'Eure, a annoncé son intention de mener une liste de "ralliement d'initiative citoyenne" (RIC), aux élections européennes du printemps 2019. Qui est vraiment cette figure de proue du mouvement contestataire ?

Ingrid Levavasseur : 5 choses que vous devez savoir sur la Gilet Jaune
© Francois Mori/AP/SIPA

Voilà une femme qui n'a pas froid aux yeux et qui scande son envie de changement depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes. Ingrid Levavasseur, Normande de 31 ans, séduit autant qu'elle irrite. Alors que les Gilets Jaunes ont décidé d'établir une liste de candidats en vue des élections européennes du mois de mai, Ingrid Levavasseur est perçue comme l'une des favorites. Bien qu'elle ne semblait pas attirée par la politique. -"c'est pas du tout ce qui est prévu à l'avenir", affirmait-elle en novembre 2018- elle change d'avis un mois plus tard. Connue des médias où elle fait de nombreuses apparitions pour dire la colère de ses collègues à vestons fluo, la sulfureuse reste mystérieuse. Voici ce qu'il faut savoir sur Ingrid Levavasseur :

Ingrid Levavasseur ou la difficulté de concilier vie professionnelle et vie privée avec un maigre salaire

Mère divorcée de deux enfants, issue d'un milieu rural, Ingrid Levavasseur est aide-soignante. Elle suit une formation pour se reconvertir comme ambulancière. Originaire de la ville du Pont-de-l'Arche (Eure), elle a pris part à la toute première manifestation des Gilets Jaunes dans le secteur. Pendant une semaine entière, elle est restée au péage d'Heudebouville pour clamer son mécontentement. "J'ai l'impression que l'on donne énormément à la société et que nous n'avons aucun retour. Je suis allée travailler dans une clinique à Rouen (76) et j'étais payée 1 250 € par mois. Cela a eu des conséquences importantes sur mon quotidien, à tel point que je me suis demandé s'il ne valait pas mieux être au chômage et gagner 1 200 €. J'allais à Rouen tous les jours et mettais mes enfants à la garderie. Je ne bénéficiais que de 95 € par mois d'Aide personnalisée au logement (APL). J'aurais fait une énorme économie en n'allant pas travailler."

Ingrid Levavasseur ne compte pas quitter sa Normandie 

Celle qui est à l'origine de la manifestation du 1er décembre 2018 dans les rues de Louviers dit être très attachée à sa région"Toute ma vie est à Louviers et ses environs. J'ai grandi à La Londe. J'ai été au collège des Fougères avant d'être apprentie serveuse au Pré Saint-Germain notamment. J'ai habité à Heudebouville et cela fait un an que je suis à Pont-de-l'Arche. Maintenant, à Louviers, Pont-de-l'Arche, Igoville ou encore à Rouen, les gens m'interpellent dans la rue. Ils m'encouragent." 

Ingrid Levavasseur n'a pas peur des mots 

Ingrid Levavasseur a déjà eu l'occasion de s'entretenir avec Richard Jacquet (PS), maire de Pont-de-l'Arche, sa ville natale et de prendre à parti Bruno Questel, député LREM de l'Eure. Elle incarnait alors les revendications des Gilets Jaunes. "Aujourd'hui, on survit. Mais nous, ce que nous demandons, c'est de vivre. Quid des salaires médians qui ne sont pas concernés par la hausse du SMIC ? Tout ça n'est que de la poudre aux yeux." 

Ingrid Levavasseur, une (jolie) porte-couleur... et une star que les médias s'arrachent 

On l'a vue sur tous les plateaux de télévisions où elle s'est faite porte-parole du mouvement des Gilets Jaunes. Récemment, elle a été approchée par la chaîne d'infos en continu BFM TV pour devenir chroniqueuse au côté d'Apolline de Malherbe dans l'émission Et En Même Temps pour la coquette somme de 150 euros bruts par passage ! Une rémunération que la journaliste a jugé "totalement classique pour un chroniqueur." "C'est d'ailleurs moins une rémunération qu'un dédommagement car elle habite loin", a-t-elle ajouté.  

Quoiqu'il en soit, Ingrid Levavasseur a décliné la proposition face à des internautes qui ont vu cela d'un mauvais œil. "STOPPPPP, arrêtez avec vos messages cyniques, j'ai refusé cette offre !", s'est-elle justifié sur Facebook. "Vous n'imaginez même pas le mal que vous faites aux gens qui se battent pour vous ! Débrouillez-vous entre vous puisque vous avez les solutions..." 

Ingrid Levavasseur, sous les feux des critiques

Le mouvement citoyen (révolutionnaire, populiste, selon votre vision des choses) est dépourvu de leader et connaît quelques crises internes. Sollicitée par la presse, à l'aise avec les journaliste et la prise de parole, Ingrid Levavasseur a vite été perçue par certains comme une "traître" qui la "joue perso".

Victime de menaces sur les réseaux sociaux, elle définit cette vague haineuse comme de la "jalousie délicate à gérer". "Les personnes médiatisées ont tendance à être rejetées, comme si elles étaient des parias".  Alors qu'elle figure parmi les candidats possibles de la liste pour les élections européennes, les avis divergent quant à son appartenance politique. En effet, certains pensent que la création d'une liste de candidats pour les élections ferait la part belle... à La République en Marche. D'ailleurs Ingrid Levavasseur dit avoir voté pour  Emmanuel Macron lors des élections présidentielles... afin de "contrer Le Pen" ! Autre question : celle du financement de son parti, le RIC. On évoque alors le nom et les fonds de Bernard Tapie...