Brexit : concrètement, ça change quoi ?

UK is out. Le 29 mars 2017, Theresa May a officiellement enclenché le processus du Brexit, mettant fin à 44 années d'appartenance du Royaume-uni à l'Union Européenne. Politique, visa, pouvoir d'achat et prix de la bière... On vous explique les changements à venir.

Brexit : concrètement, ça change quoi ?
© Dominic Lipinski/AP/SIPA

"Should I stay or should I go ?" En 1982, les Clash posaient la question. Les Britanniques y ont répondu 34 ans plus tard : ils quittent l'UE. Le 23 juin 2016, Anglais, Ecossais, Gallois et Irlandais ont voté à 52% en faveur du Brexit, soit la sortie du Royaume-Uni de l'accord européen. Neuf mois plus tard, mercredi 29 mars 2017, la procédure de ce divorce a officiellement commencé, avec une lettre signée par la première ministre Theresa May, remise au président du Conseil européen Donald Tusk des mains de l'ambassadeur britannique à Bruxelles, Tim Barrow. Le déclenchement de cette séparation inédite dans l'histoire de l'Union Européenne a été ensuite confirmé par Theresa May devant les députés du Parlement de Westminster, auxquels elle a assuré qu'il n'y avait "pas de retour en arrière possible". Suite à cette journée historique, on vous explique les conséquences, directes ou à long terme, du out de l'UK.

​​​Visa, travail et politique

Première conséquence à prévoir : la nécessité de posséder un passeport pour accéder aux territoires outre-Manche, quand il suffit d'une simple carte d'identité valable pour aller faire un tour à Londres ou à Belfast aujourd'hui. Un visa touristique pourrait aussi être obligatoire. Le Royame-Uni pourrait également négocier des limitations quant aux permis de travail sur le territoire, alors que 300 000 Français sont expatriés. Evidemment, ces questions sont réciproques et s'appliqueront aussi, si elles sont actées, aux Britanniques voulant faire une escapade ou trouver un emploi dans l'espace Schengen.

D'un point de vue politique, le Brexit pourrait entraîner l'implosion du Royaume-Uni. L'Angleterre et le Pays de Galles ont voté pour le Leave, alors que l'Irlande et l'Ecosse ont fait le choix du Remain. La Première ministre écossaise a déclaré que son pays "voyait son avenir au sein de l'Union Européenne". Le Sinn Fein, qui co-dirige le gouvernement de l'Irlande du Nord, a demandé un référendum pour une Irlande réunifiée.
De leur côté, les élus Européens ont peur que le vote britannique entraîne la rébellion des eurosceptiques. "Je crains qu'un Brexit puisse marquer non seulement le début de la destruction de l'UE, mais aussi de la civilisation occidentale", a avoué Donald Tusk, président du Conseil au journal allemand Bild. En France, Marine Le Pen a déjà demandé un référendum pour la sortie de la France.

Pouvoir d'achat, Eurostar et prix de la bière

D'après l'association des agents de transports britanniques Abta, il y a de fortes chances pour que le Brexit entraîne à terme une hausse des prix du secteur du voyage, rendant le London Calling plus coûteux pour les Français. Mais bonne nouvelle : le Leave aurait un impact positif sur les virées shopping des touristes. Comme la livre sterling a perdu de la valeur sur les marchés financiers, il faudra débourser moins d'euros pour acheter au même prix. Un tee-shirt Union Jack coûtait jusque-là 10 livres, soit 14,3 euros. Avec une livre à 1,24 euros, le même top ne coûtera plus que 12,4 euros.

Le jackpot ne s'arrête pas là : il n'est pas impossible que le statut de non-résident s'applique dans le futur, ce qui permettrait aux touristes de retirer 20% de TVA à leurs achats. Mais attention à ne pas crier "yes !" trop vite. À cause des taxes douanières qui pourraient apparaître, les prix sur le territoire finiraient par augmenter (histoire de compenser ces dépenses supplémentaires)... Ce qui aurait pour conséquence une bière plus coûteuse dans les bars. Damn.​