Violences conjugales : Jacqueline Sauvage condamnée à 10 ans de prison

Le procès en appel de Jacqueline Sauvage s'est soldé par une confirmation de la peine retenue en première instance. La femme de 68 ans a été condamnée à 10 ans de réclusion criminelle pour avoir abattu son mari violent et incestueux.

Dix ans de réclusion criminelle. Voilà le verdict qui avait été rendu il y a tout juste un an à l'encontre de Jacqueline Sauvage, par la Cour d'Assises du Loiret. L'accusée avait alors été reconnue coupable du meurtre de son mari, abattu de trois coups de fusil dans le dos, après avoir subi ses violences pendant 47 ans. Une décision de justice qui avait scandalisé l'opinion publique, pour qui le verdict était trop sévère. Son procès en appel s'est soldé par la même sentence, après trois jours d'audience à Blois. 
Jacqueline Sauvage a vécu l'enfer pendant presque cinquante ans. Elle a partagé la vie d'un homme qui la battait, qui violait ses trois filles et martyrisait son fils. Ce dernier s'est d'ailleurs suicidé quelques heures avant que sa mère ne passe à l'acte.
Son comportement distant et quelques questions restées en suspens sur le jour du meurtre n'avaient pas permis de reconnaître la légitime défense en première instance. Pour ce deuxième procès, l'avocat général a répété que cette circonstance atténuante n'était pas soutenable : "Aux violences de son mari, elle aurait dû répondre par un acte proportionné, immédiat et nécessaire. Face à un coup de poing qui se solde par trois jours d'ITT, elle tire trois balles."
Les avocates de l'accusée, spécialistes des droits des femmes, ont rappelé qu'elle savait "mieux que quiconque qu'il pouvait, ce soir-là, passer à l'acte et mettre à exécution les menaces de mort qu'il avait proférées toute sa vie". Un plaidoyer qui n'aura pas suffi à convaincre la justice que Jacqueline Sauvage a agi pour sauver sa vie et celle de ses enfants. 
Avec les remises de peine, la femme de 68 ans pourra peut-être sortir de prison le 28 janvier 2017.