Une mère se prostitue pour soigner son fils autiste

Faute de moyens pour soigner son garçon malade, une Niçoise a choisi de vendre des services sexuels. Elle dénonce les carences de l'Etat dans la prise en charge des enfants atteints du syndrome d'Asperger.

C'est un appel au secours. Muriel, mère d'un enfant autiste de 5 ans, est descendue dans la rue. Non pas pour manifester. Elle sait que seule, elle ne serait pas entendue. Mais pour se prostituer. Un choix douloureux, désespéré, pour pouvoir offrir à son fils une prise en charge médicale d'adaptée. Car Muriel et son mari n'ont pas les moyens de financer le traitement de leur enfant. Tous deux ont opté pour la méthode dite "éducative", celle recommandée par les autorités de santé, mais non remboursée par la Sécurité sociale. Une aberration que dénonce la jeune maman. Son garçonnet est ainsi pris en charge par trois éducatrices, qui se relaient durant la semaine.  Le coût pour la famille s'élève à 2 000 € par mois. Insoutenable. D'autant que Muriel a quitté son emploi de secrétaire médicale à la naissance de son fils pour se consacrer à son éducation. La vente des biens les plus précieux du couple n'a permis de tenir le coup qu'un moment.
La lutte contre l'autisme, cause nationale en 2012. La prostitution apparaît alors à Muriel comme la solution ultime. Elle décide de se prostituer, à l'insu de son mari. "Je me suis dit en fin de compte, c'est ça la solution, en attendant que tout s'arrange, on n'a pas d'autre choix", a-t-elle confié sur Europe 1.

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Prostituée © Alexey Klementiev - Fotolia

En cinq passes, Muriel parvient à rassembler 7 000 € pour payer le traitement de son garçon. Mais les choses se passent mal, et la jeune Niçoise manque de se faire tuer par un client, dans la chambre d'un palace. "Je me suis rendue compte que je pouvais perdre la vie (...) à cause de l'Etat", réalise-t-elle. J'ai fait tout ça pour mon fils, ma famille et en fin de compte j'ai failli perdre la vie." Muriel s'insurge contre l'Etat qu'elle considère comme son proxénète. Paradoxalement, la lutte contre l'autisme a été érigée en grande cause nationale cette année par les politiques. Muriel compte sur la médiatisation de son histoire et sur les réseaux sociaux pour faire réagir les autorités, et ainsi préserver les parents d'enfants autistes d'une double peine.