Gulnora Karimova, fille déchue du président ouzbek

Gulnora Islomovna Karimova, la fille très médiatique d'Islom Karimov, président de l'Ouzbékistan, est tombée en disgrâce. Retour sur l'incroyable parcours d'une personnalité autrefois influente et prétendante à la succession de son père.

A Tachkent, en Ouzbékistan, l'heure est à l'incompréhension. Du moins pour Gulnora, la fille ainée du président Islam Karimov, déclassée ce jeudi 21 novembre rapporte l'AFP.
Se disant victime de l'oligarchie, la quadragénaire avait, par le biais de son compte Twitter, accusé sa mère de vouloir la détruire. Le lendemain, alors qu'elle comptait plus de 41 000 abonnés, la jeune femme a eu surprise de voir son compte supprimé. Il faut dire que ce réseau social était devenu sa seule source d'expression, son père ayant instauré un climat de dictature dans le pays. Connue comme chanteuse pop, une sorte de Lady Gaga ouzbèke, sous le nom de Googoosha, elle cumulait plusieurs activités, allant des cosmétiques à la mode, ce qui ne semblait pas du goût du régime.
Gulnora était persuadé que les dirigeants ouzbeks en avaient contre elle et n'hésitait pas à le clamer haut et fort sur son compte Twitter. Elle s'en est tout d'abord prise directement à Rustam Inoyatov, puissant chef des services secrets, l'accusant de comploter contre elle afin de s'emparer du trône : "Ils (ont) déjà essayé de m'empoissonner avec des métaux lourds comme du mercure. Mais grâce à Dieu, j'ai résisté, bien que je sois toujours sous traitement".
Gulnora avait également confirmé, à la fin du mois d'octobre, la fermeture de trois chaînes musicales, son empire médiatique, par les services secrets. Mais ce n'est pas tout : des collaborateurs de sa fondation caritative ont également été écroués, ce jeudi, mais ont rapidement été relâchés.
Selon André Grozine, directeur des études pour l'Asie centrale à l'institut CIS à Moscou, Gulnora aurait représenté un danger aux yeux des partisans du régime. En effet, à l'approche de ses 75 ans, Islam Karimov, ne serait pas en très bonne santé et Gulnora étant l'unique prétendante à la succession de son père, "il est possible que Karimov [...] ait décidé que c'était une incapable et qu'elle n'était pas assez loyale".
Baptisée la princesse ouzbèke, Gulnora a vu, en un instant, ses rêves de pouvoir s'évaporer.

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Goulnara, fille du président ouzbek © NIKO/NIVIERE/LYDIE/SIPA