Sandrine Kiberlain traumatisée par les César : "J'ai vu la soirée partir en catastrophe" 

Le 28 février, Sandrine Kiberlain avait dû clôturer une cérémonie des César minée par les polémiques autour de Roman Polanski et la réforme de l'Académie. La comédienne revient sur cette soirée catastrophique.

Sandrine Kiberlain traumatisée par les César : "J'ai vu la soirée partir en catastrophe" 
© Berzane Nasser/ABACA

L'année 2020 n'a pas été idéale pour le secteur des arts. Avant même que la pandémie du coronavirus ne force les salles de cinéma à fermer, les professionnels du cinéma gardaient un goût amer de la dernière cérémonie des César. Le 28 février, Sandrine Kiberlain avait clôturé une cérémonie chaotique, marquée par le sacre de Roman Polanski malgré les accusations de viol, et les tensions autour du manque de diversité au sein de l'Académie. Dans une interview accordée à Vanity Fair, l'actrice de 51 ans s'est confiée sur cet épisode quelque peu traumatisant…
La soirée s'annonçait difficile pour Sandrine Kiberlain. La présidente de la 45e édition des César avait la lourde tâche de redorer l'image de la cérémonie, et ce, après de nombreuses prises de parole sur le manque de diversité dans l'Académie des César, et la démission soudaine de la direction.

Sandrine Kiberlain : son "numéro d'équilibriste" pendant la cérémonie 

"Durant la semaine qui a précédé la cérémonie, il y avait une mauvaise nouvelle par jour (…) Je pensais : 'Ah, j'ai bien fait d'accepter. C'est l'année idéale. J'ai eu du flair!", ironise la comédienne césarisée à deux reprises.

Au cours de la cérémonie, la comédienne a dû performer un véritable "numéro d'équilibriste" entre les discours engagés de Florence Foresti, l'absence remarquée de plusieurs ténors du cinéma français et la présence de manifestantes féministes aux alentours de la Salle Pleyel.

"Il fallait clore cette foutue soirée"

La soirée a pris un énième tournant, lorsque Roman Polanski, réalisateur de J'accuse a été sacré dans la catégorie 'Meilleure Réalisation'. Indignés, plusieurs acteurs dont Adèle Haenel avaient quitté la salle, et Florence Foresti avait refusé de remonter sur scène :

"J'ai vu la soirée partir en catastrophe, pareille à un bateau qui sombre (…) Tout me semblait irréel : quand on a entendu 'Polanski, meilleur réalisateur ', on ne s'y attendait pas " (…) On me dit : 'Florence Foresti refuse de remonter sur scène. Elle est enfermée dans sa loge. Tu dois clore la soirée".

Malgré la surprise, Sandrine Kiberlain a assumé sa fonction jusqu'au bout, et est remontée sur scène pour clôturer la cérémonie :  "J'ai répondu : 'Mais ça va pas la tête ?' Et puis, bon, c'est vrai, il fallait clore cette foutue soirée alors j'y suis allée".

Malgré sa déception et les frictions entre les pros et Anti-Polanski, Sandrine Kiberlain a su garder son calme et son élégance. Espérons que l'opportunité de présider une cérémonie se renouvellera pour l'actrice, sans scandale ni départ précipité…