Sibeth Ndiaye mouille sa chemise pour le New York Times : mode, couture, rondeurs 

Avec ses vestes en cuir bleu turquoise, ses robes à imprimés fleuris et ses pantalons zébrés, Sibeth Ndiaye est bien dans ses baskets, n'en déplaise à Nadine Morano et autres détracteurs de son look. La porte-parole du gouvernement se confie au New York Times sur sa façon d'aborder la mode, son rapport avec son corps et sa nouvelle passion pour la couture.

Sibeth Ndiaye mouille sa chemise pour le New York Times : mode, couture, rondeurs 
© Michel Euler/AP/SIPA

"Une tenue de cirque", c'est ainsi que Nadine Morano a décrit l'accoutrement de Sibeth Ndiaye en juillet dernier, alors que la polémique des dîners à base de homards de François de Rugy battait son plein et que la porte-parole du gouvernement parlait de la popularité des kebabs en France, vêtue d'une chemise colorée et fleurie. "Elle est habillée comme un télétubbies", a ajouté Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement National. "Il faut essayer d'élever un petit peu le débat et ne pas se rouler dans la fange avec ceux qui s'y complaisent" avait-elle élégamment répliqué sur BFM TV.
Quelques mois après la polémique, Sibeth Ndiaye opère un autre (toujours élégant) pied-de-nez à Nadine Morano en faisant l'objet d'un portrait édifiant dans le New York Times. "Dans un pays où les vêtements sont profondément ancrés dans l'identité nationale (...), elle évite l'uniforme sur mesure noir-blanc-beige des Parisiennes classiques, préférant porter des couleurs vives. Elle porte un sac à main en métal argenté et n'hésite pas à opter pour une coupe afro", lit-on d'abord.

Sibeth Ndiaye, "potelée" mais pas "sac à patates"

Au sujet des propos déplacés de Nadine Morano, la secrétaire d'État admet qu'elle s'en moque comme de sa première chemise, mais n'est pas langue de bois pour autant et commente : "C'était raciste. Elle sous-entendait que les femmes noires portent toujours des tissus africains très colorés (...) La façon dont je m'habille reflète ce que je pense. J'adore les explosions de couleur, je déteste le neutre. Je ne veux pas ressembler à un corbeau". Pas question de retourner sa veste.

Au début de sa carrière, alors qu'elle faisait partie de l'équipe de campagne de Dominique Strauss-Kahn en 2006, elle revêtait pourtant des robes aux couleurs neutres agrémentées de blazers classiques… avant de se résoudre à embrasser le style vestimentaire qui lui convenait davantage. Elle explique : "J'ai essayé de suivre les dress codes mais cela a été un échec. Je ressemblais à un sac à patates, je suis potelée."

Sibeth Ndiaye : passion couture

C'est en commençant à coudre ses propres habits que Sibeth Ndiaye a trouvé sa patte : "J'ai découvert un univers où je pouvais créer des vêtements qui m'allaient. Cette découverte a coïncidé avec le moment où je suis tombée enceinte (de ses jumelles Youmali et Ingissolyn, nées de son union avec le directeur d'un office HLM Patrice Roques, ndlr). La grossesse a changé ma relation avec mon corps. J'ai commencé à vouloir m'habiller pour moi-même."

Récemment, elle a découvert la marque française Make My Lemonade, créée à l'initiative de la blogueuse Lisa Gachet. Le principe est novateur : l'acheteuse peut se procurer des vêtements en édition limitée ou des patrons et des tissus afin de les fabriquer soi-même. Il n'en fallait pas plus pour convaincre la porte-parole du gouvernement, qui précise : "Cela rend hommage au Made in France, à l'inventivité et à la créativité à la française". Sibeth Ndiaye reste droite dans ses bottes (de cuir rouge, pourquoi pas ?).