David Bowie : un an déjà

Un anniversaire aux sonorités blues. Icône rock, pop star, acteur de cinéma, David Bowie a théâtralisé la musique et marqué les cinquante dernières années de son flamboyant talent. Il nous a quittés il y a un an et nous en souvenir nous replongeons avec plaisir dans les seventies. Retour, en images, sur la gloire tapageuse et les vicissitudes de l'immense David Bowie.

Les fans ont les larmes aux yeux et le rimmel qui dégouline. Le showbiz a perdu, il y a un an, l'une de ses plus radieuses et grandioses figures. Le chanteur britannique David Bowie, 69 ans, a succombé dimanche 10 janvier 2016 au cancer qui le rongeait. Artiste caméléon au regard vairon, féru d'extravagances vestimentaires, ce musicien surdoué a su allier mélodies populaires et expérimentations pour s'affirmer comme l'une des plus grandes stars de tous les temps. Hommage.

Mère ouvreuse de cinéma, père engagé dans le caritatif, David Robert Jones voit le jour le 8 janvier 1947 à Brixton, un quartier populaire du sud de Londres. Le gamin, bagarreur, est touché au visage. Il en gardera une pupille gauche constamment dilatée.

Dur en "cuir", saxophoniste de formation, l'ado rebelle quitte l'école et s'encanaille avec des petits groupes locaux. Le premier succès arrive en 1969 avec "Space Oddity", une balade devenue mythique sur l'histoire de Major Tom, un astronaute perdu dans l'espace.

Compositeur visionnaire, aussi à l'aise avec Beckett et Nietzsche qu'avec ses potes Lou Reed et Iggy Pop, Bowie se passionne pour le mime, le costume, la mode ou encore le théâtre kabuki. Il construit sa destinée sur des réincarnations successives.

Dès 1972, commence la valse des personnages. C'est d'abord le bariolé Ziggy Stardust qui lance la période glam rock. Suivent les personnages du blafard Aladdin Sane, le borgne Halloween Jack ou le costard de Thin White Duke.

Son culot dévergonde toute une génération. Derrière les masques de folle décadente ou de nazi cynique, les teintures rousses ou blond platine, David Bowie provoque, multiplie les déclarations contradictoires sur sa sexualité, alimente les chroniques mondaines, enregistre des titres inégaux, irrite et fascine.

En 1975, son rêve américain se réalise avec "Fame". Ce séducteur dont les posters ont envahi les chambres de la jeunesse dorée, des midinettes comme celles des mecs en mal de repères vit alors aux USA avec sa femme Angie.
Paradis artificiel. Le bonheur new-yorkais est surtout celui de la défonce à la cocaïne. En 1976, Bowie part trois ans à Berlin Ouest avec son fils Zowie. Au cours de cette période allemande, il produit avec Brian Eno une trilogie (Low, Heroes et Lodger) qui ouvrira la voie à la "cold wave".

Son album "Let's dance" en 1983, conquiert le public des pistes de danse, alors que sa période hard rock avec le groupe Tin Machine, reçoit un accueil mitigé.

Sur grand écran, Bowie comédien brille dans "Furyo" de Nagisa Oshima, "Les prédateurs" de Tony Scott ou "La dernière tentation du Christ" de Martin Scorsese.

Amoureux fou, il se remarie avec la top-modèle somalienne Iman en 1992. Ensemble, ils ont une fille Alexandria, et déambulent bras-dessus bras-dessous sur les tapis rouges, s'installent en Suisse, à la City puis aux Etat-Unis.

David Bowie reprend sa carrière solo et, toujours novateur, enchaîne enregistrements studios, concerts et tournées. Un accident cardiaque en juin 2004 sur la scène d'un festival allemand le contraint au repos. David Bowie se fait rare, mais d'autant plus précieux. Un succès consacré par la vente de plus de 140 millions de disques... Au moment de son décès, il venait juste de sortir le 25e album de sa riche carrière, "Blackstar", un bijou, le jour même de son 69e anniversaire…

C'est une légende qui a rejoint les étoiles.