Mort de Bertrand Tavernier, cinéaste oscarisé et père aimant

Le cinéaste Bertrand Tavernier est décédé à 79 ans, le 25 mars. Le réalisateur de "La Princesse de Montpensier", "Capitaine Conan" ou encore "Autour de Minuit" était atteint d'une maladie. Il a vécu le "sadisme" dans son enfance, était un étudiant rebelle, a remporté un Oscar et a été un père et un mari... Retour sur sa vie.

Mort de Bertrand Tavernier, cinéaste oscarisé et père aimant
© Maria Laura Antonelli/SIPA

Le réalisateur Bertrand Tavernier est décédé à 79 ans, dans sa villa de Sainte-Maxime, dans le Var, a annoncé France Info. Selon le producteur Jean Labadie, il était atteint d'une pancréatite. Mais aucune information n'a pour l'instant été dévoilée sur les causes de sa mort. Il n'avait d'ailleurs pas pu se rendre au Festival Lumière dont il était le président en octobre 2020.
Grâce à ses films Capitaine Conan, Un Dimanche à la Campagne ou encore La Princesse de Montpensierle cinéaste était devenu particulièrement renommé dans le paysage cinématographique français. 
Le réalisateur est né en 1941 dans une sacrée famille. Pendant la Seconde guerre mondiale, son père, René Tavernier, fondateur de la revue Confluences, a publié de grands auteurs tels que Paul Éluard et Louis Aragon. C'est d'ailleurs pour sa mère, Geneviève Dumond, que Louis Aragon aurait écrit son poème Il N'y a Pas D'amour Heureux.

Victime de "sadisme"

Quant au petit Bertrand, il est envoyé en pension dès l'âge de 3 ans, à l'école Saint-Martin-de-France. Là-bas, il est durement puni et humilié. Dans ses interviews, il a souvent évoqué le "sadisme des profs de gym".

Il découvre le cinéma lors d'un séjour au sanatorium où il est soigné de la tuberculose, Le premier film qui le captive est Dernier Atout, de Jacques Becker.

Un étudiant rebelle

Il décroche son baccalauréat uniquement à la seconde tentative. Puis, il se lance dans des études de droit à la Sorbonne. Mais sa passion pour le grand écran n'est jamais bien loin. Il fonde avec des amis L'Étrave, une revue d'étudiants sur le cinéma.

"Le cinéma était peut-être une manière de lutter contre mon père, homme de lettres proche d'Aragon. J'ai haï la pension. Comme j'ai haï ensuite la philo quand je suis arrivé à Henri-IV. Mes parents me voyaient à Sciences po, j'ai dû m'inscrire en droit. Je ne suis pas allé à un seul cours et j'ai rendu copie blanche", confiait-il également dans Le Point.

Ses débuts au cinéma... sans l'aide de ses parents

Puis, il fait ses débuts dans le monde du septième art, en tant qu'assistant de Jean-Pierre Melville. En parallèle, il écrit des articles pour Télérama et est attaché de presse pour des personnalités du cinéma. De quoi lui permettre de tremper un doigt dans cet univers très fermé.

"Mes parents avaient décidé de ne pas m'aider, ils ne croyaient pas en mes choix. Ce n'était pas un milieu qu'ils connaissaient", avait-il expliqué au média Chaos Reign.

Oscar, César... Un réalisateur couronné de succès

Pour le premier film qu'il réalise, L'Horloger de Saint-Paul, en 1974, il dirige Philippe Noiret. Un long-métrage qui ouvre la voie à une multitude d'autres succès. 

Au cours de sa carrière, il obtient cinq césar et remporte même un Oscar pour son film Autour de Minuit, en 1987.

Les femmes de sa vie, ses enfants

Côté vie privée, Bertrand Tavernier a deux enfants. Il est le père de Nils Tavernier, également réalisateur, et acteur, ainsi que de la romancière Tiffany Tavernier, fruits de son amour avec la scénariste Colo Tavernier, avec qui il est marié jusqu'en 1980.

Tous deux se rencontrent dans leur jeunesse, lors d'un dîner organisé entre leurs parents respectifs, qui sont amis.

Il laisse derrière lui ses enfants et sa dernière épouse, Sarah.