Julie Zenatti : Nouvel album, ses enfants, la religion... elle nous dit tout (exclu)

Alors qu'elle vient de quitter l'aventure "DALS", Julie Zenatti va publier le 25 avril son prochain album intitulé "Le Chemin". A cette occasion, la chanteuse a accordé une interview au "Journal des Femmes".

Julie Zenatti : Nouvel album, ses enfants, la religion... elle nous dit tout (exclu)
© Laura Gilli

Découverte dans le rôle de Fleur-de-Lys dans Notre-Dame de Paris, Julie Zenatti célèbre 25 ans de carrière avec son 9e album baptisé Le Chemin, qui sort ce 25 avril. Aujourd'hui autrice, compositrice et productrice, l'ex-candidate de Danse avec les stars se livre comme jamais et évoque dans ce nouvel opus la foi au sens large, l'amour, la transmission, le partage mais aussi le pardon et l'acceptation... Interview pour Le Journal des Femmes.

Ce 25 avril sort votre 9e album qui s'appelle Le Chemin. Pourquoi ce titre ?

Julie Zenatti. Je crois qu'il est arrivé avant les chansons. Quand on m'a proposé d'aller chanter dans les églises, il a fallu que je me fasse un chemin vers ces lieux qui ne me sont absolument pas familiers. Je ne suis ni croyante ni chrétienne ce qui faisait beaucoup (rires). Il fallait donc que je réfléchisse à la place que je pouvais prendre dans ces lieux sans froisser qui que ce soit, en étant respectueuse de leur histoire mais aussi de ma propre identité. Il me semblait important de retracer mon chemin et mon chemin, c'est celui d'une femme, d'une mère, d'une fille et c'est tout ce que je raconte dans l'album.

© Le chemin- Bayard

Vous dites que vous n'avez pas la foi mais croyez-vous en quelque chose en particulier ?

Julie Zenatti. Je crois en quelque chose qui nous dépasse même si je n'ai pas encore fait le chemin jusqu'à ce quoi. Le monde dans lequel nous vivons est extrêmement violent, change et se durcit de plus en plus. Je ne crois pas aux miracles, mais j'ai envie de me dire que si on s'accroche à quelque chose d'un peu plus haut que le pouvoir, l'argent et la religion, on pourra changer les choses.

Dans cet album comme dans les autres vous évoquez l'amour au sens large également. Votre regard sur l'amour a-t-il changé ?

Julie Zenatti. L'amour, pour pouvoir le donner, pour pouvoir le vivre, il faut y croire. Il y a une forme de foi finalement dans le fait d'aimer et d'accepter d'être aimé aussi parce que c'est aussi tout un travail. Dans cet album, je parle d'un amour évidemment plus serein, d'un amour plus en duo, qui n'est pas déchiré comme l'évoque la chanson Verticale. Il faut accepter tout ce que la vie à deux ou la vie amicale peut apporter, que ça soit bon ou mauvais. 

"On ne se fait pas enterrer avec nos lingots !"

L'album parle aussi de la transmission. Est-ce une notion importante pour vous ?

Julie Zenatti. Elle est essentielle parce qu'on m'a beaucoup donné. J'ai eu énormément de chance. J'ai des parents qui ont été très présents, qui le sont toujours d'ailleurs. Dans ma carrière, j'ai rencontré des gens qui m'ont tendu la main et qui m'ont permis de grandir et d'évoluer. Cela n'a pas de sens si on garde tout pour soi. Comme dirait mon père, on ne se fait pas enterrer avec nos lingots ! (rires) Je pense qu'il est important de pouvoir donner le plus possible de ce qu'on a appris.

Est-ce une valeur que vous souhaitez transmettre à vos deux enfants de 14 et 8 ans ?

Julie Zenatti. Bien sûr c'est celle qu'on m'a transmise et c'est important qu'ils soient connectés aux gens et qu'ils aient conscience de leur environnement et des autres. Pour moi, l'éducation passe beaucoup par les rapports sociaux. C'est important de prendre le temps de comprendre l'autre, presque même avant d'être soi face à l'autre. Il est aussi important d'être dans l'écoute. Quelqu'un qui se raconte il faut le prendre comme un vrai cadeau et comme un honneur parce que c'est pas facile de se livrer.

"Je laisse mes enfants aller là où ils ont envie d'aller"

Vos enfants ont-ils envie de suivre vos traces dans la musique ?

Julie Zenatti. Ils sont encore jeunes. Ils sont assez doués pour la musique mais pour l'instant je les laisse aller où ils ont envie d'aller et surtout je ne leur pose pas trop de questions sur demain. Il faut déjà qu'ils vivent le moment présent ! L'adolescence est un moment compliqué et je ne vais pas demander à ma fille de 14 ans ce qu'elle veut faire la semaine prochaine ! (rires)

Dans cet album, vous êtes autrice, compositrice et productrice : est-ce important pour vous d'être présente à toutes les étapes ?

Julie Zenatti. C'est la façon dont moi, je conçois mon métier. J'ai envie qu'il reste une passion et d'être dans le faire et pas seulement dans l'exécution. Mettre les mains dans le cambouis et être vraiment un artisan de son travail me gratifie et me donne l'impression d'être en adéquation avec ma personnalité. Je n'aime pas arriver au bout de la chaîne et demander des comptes. Quand on est présent à toutes les étapes, on peut rien reprocher à personne si jamais ça ne se passe pas bien.

A la fin de la chanson Mon chemin vous évoquer la notion de pardon. Aviez-vous besoin de pardonner quelque chose ?

Julie Zenatti. J'avais besoin de pardonner et de me pardonner car parfois on peut être trop exigeant avec soi. J'ai été exposée très jeune. J'ai été beaucoup regardée et, quand on est beaucoup regardé, on peut se perdre. On n'existe qu'au travers du regard de l'autre et tous les regards ne sont pas bienveillants. J'avais aussi envie de pardonner à des personnes qui ont pris des choses trop intimes.

Le 24 avril, vous commencez une tournée des églises de France à Paris. Appréhendez-vous le fait de chanter dans de tels lieux ?

Julie Zenatti. Je ne me projette pas encore mais je sais que j'ai les chansons pour ça. C'est pour ça que je voulais faire un album spécial et pas un best-of de mes 8 autres disques. Je pense que j'ai les bonnes chansons pour pouvoir les raconter face à un auditoire dans une église. Après je sais qu'il va y avoir beaucoup de choses que je ne vais pas contrôler car il y tellement d'histoire dans les pierres. Il va falloir que je m'adapte et je vais être sur un fil finalement.

Vous avez 25 ans de carrière. Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru ?

Julie Zenatti. Je me dis que j'ai eu et j'ai encore beaucoup de chance d'avoir eu tout au long de ma carrière un public curieux et qui n'a jamais vraiment jugé quoi que ce soit. Malgré mes sorties de route, il a toujours été là. C'est ce qui m'a toujours permis d'essayer de me réinventer et de continuer à explorer des choses musicalement. J'ai tenté, plus ou moins bien, d'apporter quelque chose de différent musicalement, de ne pas me laisser aller dans une facilité parce qu'une chanson avait fonctionné. Et ça, c'est grâce au public. Je n'ai pas été brimée artistiquement et je crois que j'ai eu une carrière qui me ressemble.