Affaire Pierre Palmade : "C'était pire que la prison", le conducteur de la voiture accidentée brise le silence

Le conducteur percuté lors de l'accident de voiture provoqué par Pierre Palmade a accepté de s'exprimer auprès de BFMTV. Yuksel Yakut n'a pas hésité à dire ce qu'il pensait de l'acteur et est revenu sur le soir du drame...

Affaire Pierre Palmade : "C'était pire que la prison", le conducteur de la voiture accidentée brise le silence
© Yuksel Yakut - Capture d'écran - BFMTV

Cela fait déjà cinq mois que la vie de Yuksel Yakut a été bouleversée par un grave accident, quand sa voiture a été percutée par Pierre Palmade, le 10 février 2023 à  la sortie de Dammarie-Les-Lys, en Seine-et-Marne, le jour de son 38e anniversaire. Le conducteur a enfin accepté de s'exprimer sur l'affaire et de se remémorer le jour du drame, auprès de nos confrères de BFMTV, le 12 juillet. 

"Il est libre parce que c'est un homme célèbre"

Le père du jeune Devrim, 6 ans, s'est exprimé ouvertement sur l'acteur. Il a déclaré : "Il est libre parce que c'est un homme célèbre. On dirait qu'il a oublié ce qu'il a fait, qu'il en a rien à faire. Je me suis demandé : qui a laissé ce monsieur dehors, il a joué avec la vie de quatre personnes". Les récentes images de l'acteur en boîte de nuit ont laissé un grand sentiment d'injustice au conducteur. Il a confié : "Quand je l'ai vu s'amuser en discothèque, j'ai pensé à tout ce qu'il a fait subir à Mila, à mon enfant et à moi. C'est irrespectueux, c'est impoli, il n'a aucune conscience. Ça me rend malade qu'il soit en liberté".

Puis, il a expliqué pourquoi il avait accepté de s'exprimer face caméra : "J'ai compris ce que si je ne prends pas la parole, alors Pierre Palmade pourra continuer à faire ce qu'il veut. S'il est libre, ça veut dire qu'une personne qui consomme de la drogue ou de l'alcool peut détruire la vie des autres sans aucune conséquence". Il a tenu à préciser : "Jamais je ne pourrai pardonner à Pierre Palmade".

Il a aussi blâmé le système judiciaire. "Et à mon avis, l'état français est aussi responsable. (...) Une personne droguée ou alcoolisée qui cause un accident devrait tout de suite être envoyée en prison. C'est un acte volontaire et irrespectueux", a-t-il expliqué.

Accident de Pierre Palmade : le "black-out" pour le conducteur de la voiture

Le soir de l'accident, sa belle-sœur de 27 ans, enceinte de six mois, Mila, se trouve à bord de la voiture, ainsi que son fils de 6 ans, Devrim. "Je faisais très attention sur la route. Je me rappelle lui avoir demandé si je ne roulais pas trop vite sur les dos-d'âne", s'est souvenu le conducteur. Yuksel Yakut garde des souvenirs de "quelques morceaux de conversation", mais lorsque sa voiture est percutée, "c'est le black-out".

"Je n'arrivais plus à bouger" : son terrible réveil à l'hôpital

Yuksel Yakut s'est ensuite réveillé à l'hôpital après un coma et il ne se souvenait de rien. L'homme de 38 ans venait de subir six opérations pour de multiples fractures. Il a révélé : "Je n'arrivais plus à bouger". Et rapidement, "j'ai vu une grosse cicatrice sur mon ventre, j'avais des plâtres aux bras et aux jambes. J'avais des bandages partout. Mes deux genoux étaient cassés, mes deux épaules et ma main gauche aussi".

Par la suite, ses frères l'ont rejoint dans sa chambre de l'hôpital Beaujon à Clichy et ils lui ont expliqué les circonstances de l'accident, mais sans lui avouer que son fils était dans le coma. Il a précisé : "Ils ne voulaient pas me faire peur. Ils m'ont aussi caché le fait que Mila avait perdu son bébé".

"Au moment où j'ai retrouvé l'usage de mes doigts, mon premier réflexe a été de regarder sur internet qui était ce Pierre Palmade. Je voulais voir son visage et quand je l'ai vu, j'ai tout de suite éteint mon téléphone", a-t-il raconté à BFMTV. Avant d'avouer : "Penser à lui, ça allait m'empêcher de guérir".

Une convalescence douloureuse : "Mon corps ne fonctionne qu'à moitié"

Le conducteur vient seulement de sortir après cinq mois d'hospitalisation. Pour autant, il n'est pas totalement guéri et souffre encore. Il a dévoilé : "je vais avoir bientôt une septième opération". Avant de confier : "Vous savez combien de vis j'ai dans le corps ? 48 ! Aujourd'hui, mon corps ne fonctionne plus qu'à moitié". Il a aussi révélé à nos confrères : "Tout ce que j'ai subi à l'hôpital, personne ne peut l'imaginer. Les cinq mois que j'ai passés là-bas, c'était pire que la prison. C'est la vérité. Je n'ai fait que souffrir". Il a assuré qu'il ne pourrait jamais retravailler et a même insisté : "Tout le monde sait que c'est impossible !"

"Avant, j'avais une belle vie. Maintenant, elle est catastrophique et je suis sûr qu'elle ne reviendra jamais comme avant", s'est attristé l'homme de 38 ans. Malgré toutes les souffrances, il considère qu'il est envie par "miracle". Et avec une sorte de gratitude, il a conclu : "Normalement, j'aurais dû y passer. Mais grâce à Dieu, je suis en vie".