Léa Salamé : "On ne comprend plus rien", ce tacle à... (et c'est pas faux)
Réputée pour être rentre-dedans et parfois un peu trop cash, Léa Salamé ne s'est pas fait un copain, mercredi 15 février 2023, au micro de France Inter. La journaliste n'a pas hésité à dire ses quatre vérités, les siennes mais aussi celles de ses auditeurs, à son invité du jour, repoussé dans ses retranchements.
C'est une nouvelle journée de mobilisation qui se tient ce mercredi 16 février 2023 contre la très décriée réforme des retraites, même si les syndicats indiquent que le plus gros du mouvement aura lieu au retour des vacances, le mardi 7 mars. On parle d'une grève reconductible et les huit syndicats espèrent "mettre à l'arrêt la France dans tous les secteurs". Pour éviter ce scénario catastrophe, les différents membres du gouvernement d'Elisabeth Borne multiplient les interviews afin d'apaiser la colère des Français contre ce projet qui prévoit de les faire travailler deux ans de plus, jusqu'à 64 ans minimum.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, est en première ligne. Il était mercredi 15 février interrogé par Léa Salamé et Nicolas Demorand, il a dû faire face aux critiques des auditeurs. Mais pas que...
Olivier Dussopt face aux critiques : le ministre en prend plein la figure
Le ministre s'attendait certainement à des réactions hostiles, mais pas à ça. Le présentateur star de la matinale de France Inter dégaine le premier : "Permettez-moi de vous dire que nous sommes perdus avec votre réforme des retraites. En avez-vous conscience ?" Léa Salamé enfonce ensuite le clou et reprend ainsi sans pitié les messages reçus à la radio des auditeurs, faisant la liste au ministre des reproches adressés au gouvernement d'Emmanuel Macron contre ce projet clivant. "Il y a plein de réactions comme ça : 'On ne comprend plus rien'", lui fait-elle remarquer. Et elle n'a pas tort puisqu'entre les carrières longues, la pénibilité, l'âge d'entrée sur le marché du travail ou encore la promesse d'une retraite minimum à 1200 euros, difficile de savoir à quelle sauce on va être mangé !
Légèrement déboussolé, Olivier Dussopt - transfuge du Parti Socialiste ayant rejoint les rangs de la majorité présidentielle et auparavant farouche opposant à un départ plus tardif à la retraite, "Cette volonté de reculer l'âge de la retraite est doublement injuste" avait-il dit en 2010 à l'Assemblée nationale - a alors sorti les rames pour se justifier, admettant que ce sujet est particulièrement complexe. "Il y a 42 régimes. Chaque réforme des retraites, indépendamment des mesures qu'on propose, est presque l'occasion pour beaucoup d'assurés de découvrir ou redécouvrir les règles qui s'appliquent. C'est d'une complexité parfois kafkaïenne."
Réforme des retraites : pour ou contre ? Que disent les sondages auprès des Français ?
Si de nouvelles dates de mobilisation sont annoncées, est-ce que le mouvement est toujours aussi soutenu ? D'après un sondage BVA pour RTL, les Français commencent à fléchir. Ils sont toujours 66% à soutenir les revendications contre la réforme, mais il y a une baisse significative de 6 points par rapport au dernier sondage. Autre chiffre en baisse, ils ne sont plus que 55% (5 points en moins) à penser qu'il ne faut pas mettre en œuvre cette réforme. Le mouvement anti réforme reste donc majoritaire et qu'importe les tentatives de pédagogie autour du sujet de la part du gouvernement, qui souhaite ne pas recourir au 49-3 pour faire passer son texte.
Les prochains jours seront décisifs pour le gouvernement où le texte a déjà été très chahuté à l'Assemblée nationale. Même chez Les Républicains (pourtant favorables à une réforme), certains députés comme Aurélien Pradié montrent leur désaccord sur le projet... Côté rue, la date du 7 mars sera un jour test et sera très scrutée. Est-ce que ce sera un mardi noir comme souhaitent les syndicats ? Ces derniers appellent les éboueurs, les écoles et aussi les transports à cesser le travail ce jour-là ce qui pourrait bloquer le pays.