Christian Quesada (12 Coups de midi) sort du silence sur C8 : accusations, prison, témoignages... il livre sa version

C'est un documentaire instructif, mais tout aussi déroutant, que diffusait C8 ce jeudi 27 octobre 2022. Produit par la société du nouveau chouchou de Cyril Hanouna, nous avons nommé Guillaume Genton, Christian Quesada sort de son silence était le quatrième documentaire que le producteur dédiait à cette affaire. Mais cette fois-ci, c'est une conversation inédite avec l'ancien Maître de Midi en personne qu'il a voulu rendre publique. Une prise de parole exclusive, effectuée entre les deux derniers passages en prison du principal concerné à sa demande, qui en dit long sur la personnalité et le parcours de celui que les téléspectateurs ont découvert en 2016 sur TF1. 

Qu'est-ce que l'affaire Christian Quesada ? 

Entre le 4 juillet 2016 et le 14 janvier 2017, Christian Quesada a été suivi quotidiennement par des millions de téléspectateurs dans l'émission phare de TF1 présentée par Jean-Luc Reichmann, Les 12 coups de midi. Grâce à ses 193 participations, celui qui était auparavant en grande difficulté financière avait remporté 809 392 euros, dont 599 250 euros en argent. Une médiatisation soudaine qui lui avait permis de courir les plateaux télé. Mais le 27 mars 2019, celui qui est aujourd'hui âgé de 58 ans avait été mis en examen et écroué dans la foulée pour détention et diffusion d'images pédopornographiques.

Pour rappel, les enquêteurs avaient à l'époque retrouvé quelques 30 000 photos à caractère pédopornographiques dans son ordinateur. Jugé coupable par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse pour ce même chef d'inculpation, mais aussi pour corruption de mineures le 8 avril 2020, il avait été condamné à trois ans de prison. Remis en liberté conditionnelle en mars 2021, il a alors eu pour obligation de participer à un suivi socio psychologique strict, et avait l'interdiction de fréquenter des personnes mineures. Quelques semaines plus tard, l'ancien Maître de Midi était tout de même repassé par la case prison à Perpignan pour non-respect des règles de sa conditionnelle. Finalement, Christian Quesada a retrouvé la liberté le 19 octobre dernier. Et c'est entre ses deux passages en prison qu'il a décidé de prendre contact avec les équipes de Guillaume Genton.

Pourquoi Guillaume Genton a-t-il coupé des scènes de son documentaire au montage ? 

S'en est alors suivie une conversation de plus de 90 minutes dans laquelle l'ancien champion a détaillé sa vision des faits et est revenu, "point par point", sur tout ce qui avait été dit à son sujet. "Il minimisait les faits qui lui sont reprochés. Il avait un ton enjoué, et faisait des blagues graveleuses", a expliqué Guillaume Genton, le producteur du programme, à nos confères du Buzz TV. "On n'a pas l'impression qu'il a pris la mesure de ce qu'il a fait (…) c'est catastrophique (…) et ce qui est impressionnant aussi c'est qu'à aucun moment il s'excuse", a-t-il continué avant de préciser qu'il avait dû couper certains passages au montage. "C'était tellement vulgaire que je ne pouvais pas l'insérer dans le documentaire", a déclaré celui qui est également à la tête de la matinale de Virgin Radio. Avant de préciser : "Christian Quesada sexualise toutes les conversations (…) mais c'est intéressant à décrypter pour comprendre sa personnalité".

Une personnalité d'ailleurs bien décrite dans le reportage dans lequel la production a également fouillé le passé de l'ancien champion de jeux télévisés. Elle revient notamment sur cette fois où, en 2001, il avait approché un enfant dans un parc avec un magazine pornographique. Quelques années plus tard, l'homme avait récidivé. "Un jeune garçon, accompagné de deux de ses copains, se promène dans un parc public. Et là, ils aperçoivent un homme dont ils pensent, tout d'abord qu'il fait pipi", a d'abord contextualisé la journaliste judiciaire Sabrina Bouyer-Bierlein. Avant de révéler : "Or, en s'approchant, ils s'aperçoivent que ce n'est pas ça du tout et, en fait, que cet homme se masturbe, de manière publique, dans le parc". Les parents avaient immédiatement porté plainte et Christian Quesada avait été condamné à deux mois de prison avec sursis. D'ailleurs, la même journaliste explique qu'en 2009, son ancienne compagne avait signalé aux autorités avoir retrouvé "une centaine d'images" à caractère pédopornographique dans l'ordinateur de son mari et être tombée sur des discussions suggestives qu'il avait eu avec des mineures. 

Christian Quesada "minimise les faits" qui lui sont reprochés 

Dans ce documentaire signé Guillaume Genton, on peut donc entendre Christian Quesada revenir en détails sur l'affaire qui le concerne. Et ses mots font froid dans le dos. "Les faits pour lesquels j'ai été mis en examen, qui s'appelle de la corruption de mineurs, ça s'appelle un délit. Je ne suis pas un criminel, je suis un délinquant", commence-t-il. "J'ai reconnu les faits, je les ai payés lourdement. Je n'ai pas besoin de revenir sur le mal, humainement, que j'ai pu faire aux quatre personnes concernées. Il y a deux personnes qui sont un peu plus victimes que deux autres", avoue-t-il ensuite à demi-mots. Et à lui d'ajouter : "Je viens de faire une peine de prison relativement longue par rapport aux faits incriminés. Parce qu'il y a eu cet emballement médiatique, parce que je suis célèbre".

Car oui, à plusieurs reprises au cours de sa conversation avec les équipes du documentaire, l'ex candidat des 12 Coups de midi a dénoncé "un lynchage médiatique". Un paradoxe édifiant selon Guillaume Genton qui n'hésite pas à décrire une personnalité des plus complexes. "D'un autre côté il aime se regarder dans ces documentaires (…) il adore ça", a-t-il affirmé sur le plateau du Buzz TV.

Exemple parfait, celui que la jeune Loreen, une Niçoise de 17 ans à l'époque des faits, qui était venue témoigner sur le plateau de TPMP des quatre jours qu'elle avait passé en compagnie de l'homme de 58 ans. Elle avait alors raconté qu'il aurait tenté de l'embrasser, qu'elle aurait résisté et demandé à partir immédiatement. "Vous avez fait venir une jeune femme sur le plateau qui a dit qu'elle était avec moi, que j'ai voulu l'embrasser, qu'elle a dit non et que je l'ai raccompagnée chez elle", a commenté Christian Quesada avant de donner une justification des plus déroutantes. "Si je n'étais pas concerné, mon premier réflexe serait de dire que ce mec est un gentleman, franchement. La fille a dit non, il la raccompagne, il est vachement sympa".

Très vite confronté par le chroniqueur au sujet des accusations de pédophilie à son sujet, Christian Quesada a rétorqué, visiblement très sûr de lui : "Cela s'appelle de l'éphébophilie (préférence sexuelle d'un adulte pour des adolescents pubères, ndlr)". Et au sujet de la détention d'images pédopornographiques, là encore, il a eu une explication. "Il faut savoir que dans la justice française, un cliché pédopornographique c'est une fille qui a moins de 18 ans, qui est en culotte ou en soutien-gorge. Donc oui il y avait même plus que ça", commence-t-il. Et à lui d'ajouter : "Mais pour l'inconscient collectif, des vidéos pédopornographiques c'est vraiment des trucs, voilà… On voit des enfants attachés… On est quand même très très éloignés, d'accord ?". Des propos qui glacent le sang.