Albert de Monaco : bataille d'héritage avec une prof de yoga

Le Prince Albert II de Monaco est au cœur d'une affaire d'héritage de plusieurs millions d'euros qui l'oppose à la veuve d'un riche rentier américain. Une guerre juridique restée secrète pendant près de 10 ans...

Albert de Monaco : bataille d'héritage avec une prof de yoga
© Albert de Monaco en juillet 2021 par Lemmy K/SIPA

Albert de Monaco est empêtré, malgré lui, dans une affaire d'héritage restée confidentielle jusqu'à présent, alors qu'elle a débuté... en 2011. Cette année-là, le rentier américain Kellog Smith pousse son dernier soupir à 85 ans, sans laisser d'autre héritier que son épouse, Isabella Smith, une professeure de yoga Italienne qu'il a épousée en 1999. Avant sa rencontre avec Kellog Smith, survenue deux ans plus tôt, celle-ci venait d'un milieu modeste. En 2005, le rentier tente de se suicider, en vain, et voit sa santé mentale se détériorer au point d'être placé sous curatelle, puis sous tutelle. Les époux se séparent alors, mais pas de façon officielle. Ils engagent une procédure de divorce, mais elle n'est jamais achevée. 
En 2011, à son décès, un cousin du prince Albert, notaire de profession, brandit un testament, a priori rédigé par le défunt rentier. "Je soussigné Monsieur Kellogg A.F. Smith prends les dispositions suivantes: je révoque tout testament antérieur. J'institue pour légataire universel le prince Albert II de Monaco. Écrit de ma main à Monaco, le 23 juin 2005", lit-on. 

L'héritage, versé au prince Albert II de Monaco... ou à la veuve du rentier ?

Pourtant, le prince Albert n'est pas un proche de Kellog Smith. "Cela arrive assez souvent que des personnes sans héritiers lèguent leur fortune au prince Albert, lequel reverse l'argent à des fondations", a précisé l'avocat du mari de Charlene de Monaco à L'Obs. Mais ce testament, qui n'a guère été écrit devant le notaire, soulève les soupçons et surprend la veuve de Kellog Smith, qui pensait être la seule héritière de son patrimoine dont la valeur s'élève à 3,5 millions d'euros
Elle découvre par la suite une lettre d'adieu écrite par le rentier avant sa tentative de suicide de 2005. Une missive qui remet en question la validité du testament découvert par le cousin du prince Albert. "À ma connaissance, je ne laisse aucun testament de nature juridique (...). Je souhaite que tout mon héritage, argent et biens, puisse être distribué, attribué à un tiers à mon épouse et le reste à d'honnêtes institutions de bienfaisance à Monaco ou ailleurs", aurait écrit Kellog Smith.

Albert de Monaco : la défaite au tribunal... et maintenant ?

En 2012, le tribunal de Monaco tranche en faveur du prince Albert. Le premier testament est considéré comme valide et le patrimoine de Kellog Smith est légué à l'époux de Charlene de Monaco. La veuve du rentier, quant à elle, tente de négocier une partie de la fortune de son défunt mari en proposant de verser 15% de l'héritage à la Fondation Princesse Charlene de Monaco. En vain. L'affaire est portée devant le Tribunal de Grande Instance de Paris qui, lui, valide le second testament. Albert de Monaco doit verser l'intégralité de l'héritage à la veuve ainsi que 100 000 euros de dommages et intérêts
Mais à l'heure actuelle, Isabella Smith, âgée de près de 70 ans, n'a pas récupéré l'appartement du 16e arrondissement parisien de son défunt époux. En outre, les banques lui refusent l'accès aux comptes de Kellog Smith. La veuve demande donc de débloquer les fonds détenus par la banque. Le 9 septembre, la cour d'appel de Paris doit trancher.