Shy'm : "Mon mariage, ce serait dans les champs en robe d'une friperie"

Chanteuse, danseuse, animatrice télé… et désormais spécialiste de la voxographie. La ravissante et talentueuse Shy'm prête sa voix à la chienne Wanda dans le film d'animation "Royal Corgi", en salles le 10 avril.

Shy'm : "Mon mariage, ce serait dans les champs en robe d'une friperie"
© Arthur Mola/AP/SIPA

"Ne dis pas que c'est impossible si tu n'as pas essayé" : tel pourrait être le leitmotiv de la vie artistique de Shy'm, 33 ans. Alors qu'Agapé, son septième album studio sort le 26 avril prochain, la belle chanteuse squatte pour la première fois le septième art grâce au film d'animation Royal Corgi de Ben Stassen et Vincent Kesteloot. Pour l'occasion, l'interprète des tubes Et alors ! et Femme de Couleur double un personnage attachant : une chienne nommée Wanda qui va aider Rex, le Corgi égaré de la Reine d'Angleterre, à retrouver le chemin de Buckingham. Avec une bonne humeur contagieuse et un sourire qui ne la quitte jamais, cette touche-à-tout, sans cesse en mouvement, est revenue pour le Journal des Femmes sur cette nouvelle expérience.  

Cette expérience de voxographie marque vos premiers pas au cinéma. Comment ça se fait que ça arrive aussi tard ? C'est presque étonnant…
Shy'm :
J'ai eu des propositions par le passé, dans le théâtre comme dans le cinéma. Mais soit le film ne me plaisait pas, soit le rôle ne me convainquait pas, soit je manquais de courage pour relever le défi… Côté film d'animation, il y a 5-6 ans, j'ai failli travailler sur Madagascar 2 mais je n'ai pas pu honorer ce projet à cause d'un souci de planning. J'en avais gardé un goût amer car j'avais aimé les essais que j'avais faits. Du coup, lorsque j'ai été sollicitée pour Royal Corgi, je n'ai pas hésité. Les choses se sont faites immédiatement parce que les planètes étaient alignées. Il y avait l'envie, le courage, le bon timing aussi…

Qu'est-ce qui vous a emballée dans Royal Corgi ?
Shy'm :
Mon personnage déjà ! J'ai trouvé Wanda très attachante sous toutes ses coutures. Finalement, elle pouvait me ressembler à bien des égards. Il y a notamment son côté très féminin qu'elle assume, entourée de cette horde de chiens, de mâles. Elle a également un tempérament parfois masculin dans ses prises de décision, dans son audace, dans son apparente confiance en elle. Et j'aime son côté anti-héros : on a l'impression qu'elle est remplie de défauts… Elle paraît un peu vénale au départ et finalement, plus le film s'articule, plus les rencontres se font, plus elle devient elle-même, vraie, attachante. J'aime aussi le fait que le film ait des repères très concrets, réels, modernes : de vraies rues, de vrais clichés, l'apparition de Trump et de sa femme, Buckingham… J'ai enfin adoré les dialogues et la double lecture qu'ils offrent, pour le jeune public et pour les adultes.

Y a-t-il un côté récréatif à doubler une chienne ?
Shy'm :
Toujours oui… C'est tout aussi plaisant que d'enregistrer une chanson en studio. Après, il y a une véritable concentration à opérer et un travail en amont à effectuer. Il a fallu qu'on m'explique le fonctionnement du doublage, mais aussi découvrir le texte sur le moment, poser sa voix... Un peu comme au karaoké…  

"Un chien, c'est l'humanité sans l'humain"

Quel regard portez-vous sur la culture royale anglaise ?
Shy'm :
Ça peut évidemment nous dépasser car c'est quelque chose d'abstrait, de lunaire même. C'est fascinant de voir tout ce qui se passe autour de la royauté, des sujets qui en découlent et qui affolent la presse… Tout ça peut créer du fantasme, mais pas pour moi. C'était toutefois drôle de rentrer dans cet univers-là par le biais du dessin animé car on y retrouve des codes, des choses vraies, des protocoles existants, la garde, le côté pincé des gens, l'humour…

Etes-vous du genre à regarder les mariages princiers ?
Shy'm :
Ah non… Autant vous dire que les mariages princiers ne me font pas fantasmer… Ce n'est pas du tout quelque chose qui m'attire. Si je devais faire un mariage, ça serait dans les champs avec une robe achetée dans une friperie du 3e arrondissement de Paris.

Shy'm double Wanda dans "Royal Corgi". © Apollo Films

Beaucoup de gens disent que les chiens sont meilleurs que les hommes. Vous souscrivez ?
Shy'm :
Oui… Un chien, c'est l'humanité sans l'humain. Il n'y a pas de déception avec lui mais que de l'amour, du partage instinctif, naturel, irréfléchi. Dans le film, les chiens sont très humanisés dans leur caractérisation, comme dans beaucoup d'autres films d'animation qui s'appuient sur l'anthropomorphisme.

"Ma mère cousait des robes le matin pour le soir et sortait en soirée pieds nus"

Vous chantez, dansez, animez la Nouvelle Star, jouez dans la série Profilage… Etre touche à tout, c'est un hasard ou une volonté ?
Shy'm :
Une volonté, ça c'est certain. J'aime apprendre. Je suis curieuse et il est important pour moi de me prouver, ainsi qu'à ceux qui me font confiance, que je peux y arriver. Je dois beaucoup à ma mère pour ça. Elle n'est pas classique ou conventionnelle dans sa manière d'être… Elle se faisait des habits elle-même, cousait des robes le matin pour le soir et sortait en soirée pieds nus… Mes potes du collège me disaient : "Wouah ta mère !" Elle m'a appris que tout est accessible, que rien n'est impossible si on y met de la volonté, de l'envie et qu'on bosse.

La musique reste quand même votre ADN ?
Shy'm :
Oui, c'est certain. Mon 7e album, Agapé, sort fin avril. C'est le plus important de ma carrière. Je m'y livre plus que tout avec des collaborations précieuses.

Vous dites souvent en interview, un peu à la façon de votre tube Et Alors !, que c'est bien de s'en foutre…
Shy'm :
Oui… S'en foutre du conformisme, des idées reçues… Il faut s'attacher à ce qui nous fait vivre, à nos envies, à notre honnêteté d'entreprendre. Toujours faire les choses pour les bonnes raisons et se donner à fond pour ce qu'on aime.  

Comment s'en foutre dans une société où il y a une injonction à la beauté ?
Shy'm :
Il faut s'en foutre même si ce n'est pas facile de l'appliquer tous les jours. Parfois, on entend et on voit des choses qui nous font mal. Il faut savoir se protéger. Avec les réseaux sociaux, c'est encore plus cruel. L'intrusion est dans le lit quand on se réveille, dans la maison, à table, en famille…  L'éducation est importante à ce moment précis. Elle est la colonne vertébrale transmise par les parents . C'est ça qui permet de garder la tête sur les épaules.

"Royal Corgi // VF"