Cette tradition de mariage crée plus de malaise qu'on ne le pense : un invité sur deux préfère l'éviter

Derrière l'image festive, beaucoup y voient désormais une contrainte financière et sociale plus qu'un plaisir partagé.

Cette tradition de mariage crée plus de malaise qu'on ne le pense : un invité sur deux préfère l'éviter
© Marcel Strauß / Unsplash

Longtemps perçue comme un moment joyeux avant le mariage, cette tradition commence à lasser. Susan, agent de voyages depuis trente-cinq ans, en a vu passer des dizaines. Elle a même été invitée douze fois la même année. "Cette année-là, les mariages de nos amis nous ont coûté si cher qu'on avait l'impression de travailler uniquement pour ça", raconte-t-elle. Avec le temps, elle a vu cette coutume s'allonger, se complexifier, se professionnaliser.

Ce n'est plus une tradition improvisée, mais un événement à part entière. Une enquête du site The Knot montre à quel point la facture a explosé : 1 100 euros en moyenne par participant. Et encore, sans compter les déplacements. Un niveau d'exigence qui pèse sur les invités. Et pour cause, une étude d'Empower révèle que 48 % des Américains espèrent ne pas y être invités, seulement à cause du coût.

© milkos

Cassandra, spécialiste marketing, se souvient d'avoir tout payé : vol, logement, repas, activités. Cette fameuse tradition n'est autre que l'enterrement de vie de jeune fille et de jeune garçon. "Même si j'aurais pu refuser, j'étais contente d'avoir vécu cette expérience", dit-elle. Mais d'autres n'ont pas la même tolérance. Aimée, journaliste à New York, a osé dire à une amie qu'elle craignait le coût et le manque de temps. La discussion s'est mal passée. "Je n'arrive pas à croire qu'elle ramène tout ça à l'argent", aurait commenté la future mariée. D'autres ont décidé de poser des limites. Angela, étudiante, a préféré organiser une fête bien moins coûteuse. "Une véritable amie ne voudrait pas que vous vous endettiez pour elle", estime-t-elle. Même constat pour Alyson, conseillère en santé mentale, qui a refusé une célébration à 2 500 euros à Cancún.

Michelle Durpetti, wedding planner, le confirme : les jeunes générations veulent des moments "uniques", des voyages immersifs, des célébrations collectives. Mais cette frénésie finit par dénaturer le sens de la tradition. Ce qui devait être un instant complice avant le mariage s'est transformé en mini-festival à plusieurs milliers d'euros. Jadis symbole de liberté, il est devenu un marathon de dépenses et de comparaisons. Aujourd'hui, un invité sur deux préférerait ne pas y être convié.