Ce détail du parcours scolaire suffit à expliquer pourquoi certains ne se marient jamais

Une étude a révélé qu'un élément précis du parcours scolaire influençait directement les chances de se marier. Et l'effet se fait sentir jusqu'à la cinquantaine.

Ce détail du parcours scolaire suffit à expliquer pourquoi certains ne se marient jamais
© dimaberlin-123RF

On pense souvent que l'amour et les études suivent des chemins séparés - mais une vaste étude montre qu'un simple choix scolaire peut peser sur la vie de couple, des décennies plus tard. Deux chercheurs, John V. Winters et Kunwon Ahn, ont plongé dans les données de plus de huit millions d'Américains recueillies entre 2006 et 2019. Ils ont alors découvert que les liens entre éducation et mariage étaient en effet plus complexes qu'il n'y paraît. Tout d'abord, leurs recherches montrent, par exemple, que les personnes les plus instruites se marient moins souvent dans la vingtaine et la trentaine, et que cette tendance ne s'efface pas complètement avec l'âge. Elles sont aussi plus enclines à épouser un conjoint diplômé de l'enseignement supérieur, lorsqu'elles se marient, et leur couple est alors moins exposé aux séparations, divorces ou à la perte de leur conjoint.

Ce double constat intrigue : d'un côté, moins de mariages ; de l'autre, des unions qui durent davantage. Les auteurs avancent plusieurs explications. L'éducation élargit les horizons professionnels, renforce l'indépendance financière, change les attentes vis-à-vis d'un partenaire. À y regarder de plus près, l'effet varie selon les étapes de la vie. Chez les 25-34 ans, les chiffres montrent un recul net de la probabilité d'être marié. Entre 45 et 54 ans, l'écart se resserre, mais la proportion de personnes n'ayant jamais été mariées reste plus élevée chez celles qui ont suivi un parcours scolaire plus long. Cette tendance à rester célibataire durablement n'a donc rien d'un simple décalage temporel. Simplement, plus on prolonge sa scolarité, moins on a de chances de se marier, selon les données recueillies. 

Très concrètement, selon leurs calculs, chaque année supplémentaire réduit, en moyenne, de quatre points de pourcentage les chances de se marier entre 25 et 34 ans. Cumulé sur un long parcours, l'effet devient massif et reste visible bien après la quarantaine.

Autre point notable : l'éducation influence aussi la maternité et la paternité. Dans la vingtaine et la trentaine, les taux de naissance sont plus faibles chez les diplômés. L'étude souligne par ailleurs que ces évolutions ne reflètent pas nécessairement un manque d'intérêt pour le couple ou la vie familiale. Elles peuvent tout autant traduire des priorités différentes, ou le sentiment de pouvoir vivre pleinement sans passer par le mariage.