Des lâcher-prise pleins de surprise

Lâcher prise, plus facile à dire qu’à faire. Car c’est souvent après avoir craqué qu’on réalise qu’on aurait dû prendre du champ, apprendre à souffler… C’est du moins le cas d’Aurélie, Pauline et Léa. Récit.

Des lâcher-prise pleins de surprise
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Ça s'est passé, un dimanche chez les parents de Francis. Ce sont des gens charmants, chez qui les réunions de famille sont toujours calmes, les discussions policées… Au début, je m'ennuyais, mais je m'y suis habituée.

Pour moi, la semaine, comme la précédente et celle d'avant encore, avait été rude, très rude. Avec un chef aigri dont la seule perspective est d'humilier ses collègues. (Vous avez le même ? !).

La conversation battait son plein (chez Francis, cela signifie que son père monologuait tandis que les autres écoutaient sagement). La conversation allait donc bon train sur le golf. Et là, soudain, à la place de mon beau-père, se profile l'image de Thierry Lhermitte (persistance rétinienne sans doute car je vous jure qu'ils ne se ressemblent pas). Lhermitte dans le Dîner de Cons, avec son pantalon à carreaux et son tour de reins. Dans ma tête et sur les lèvres de mon beau-père défilait la fameuse scène de Juste Leblanc. C'est parti tout seul. Le fou rire, incontrôlable, celui qui fait glousser, pleurer, hurler même… le truc tout à fait déplacé, et qui dure, et qu'on ne peut pas raconter…

Hum, je me demande si ce n'est pas un peu à cause de cela que Francis et moi on s'est séparés peu après !

Aurélie

 

Dans la vie, je suis plutôt raisonnable. Je ne fais ni excès de boisson, ni excès de vitesse, ou rarement. Je mange équilibré, je suis fidèle en amitié et en amour. De mon éducation, j'ai surtout retenu les " ça se fait ", " ça ne se fait pas ".

Jusqu'au jour où la cocotte-minute a explosé. Je suis rentrée dans le magasin et là, frénésie !

J'écumais les rayons, méthodiquement, les uns après les autres, piochant ici un article rouge, ici un article blanc. Là une pièce bleu marine, là-bas une boîte orange. Les couleurs m'attiraient comme des aimants. J'étais heureuse, euphorique. Façon Pretty Woman ! À mon passage en caisse, l'hôtesse me souriait, des euros dans les yeux…

C'est de retour à la maison que le soufflé est retombé et mon moral avec. J'avais craqué dans un magasin de bricolage ! Je ne ferai jamais rien de la scie égoïne, de la chignole, du voltmètre, ni de la boîte de 200 chevilles Molly. Moi qui ne sais même pas planter un clou.

Pauline

 

Moi j'habite dans un village. Pour les matériaux recyclables, pas de bac jaune individuel. C'est sur la place, dans les gros containers… Vous vous demandez où je veux en venir ? À la fois où, surmenée, la tête pleine des 100 000 choses à faire que j'avais mis sur ma liste. Vous savez la fameuse To List qui s'allonge de jour en jour. J'avais donc en main, comme à l'habitude l'indispensable mobile (on ne sait jamais si quelqu'un m'appelait !) et le sac à jeter. Et ce qui devait arriver arriva. Après quelques pas sur le chemin du retour, je réalisais que non, ce n'était pas mon portable que j'avais dans la main. Celui-ci gisait dans un container au couvercle jaune. Je vous laisse imaginer la suite, la recherche effrénée de l'outil magique qui me permettait de le repêcher, les contorsions pour y parvenir et les doux effluves locaux.

Léa