Alex Vizorek : "Si d'habitude vous ne m'aimez pas, vous m'apprécierez aux Molières"

La sympathie belge et l'humour percutant : Alex Vizorek est doté de ces qualités qui le rendent incontournable. Alors qu'il officie chaque semaine au côté de Thierry Ardisson dans Salut Les Terriens ! et est aux commandes de Par Jupiter !, au micro de France Inter, avec Charline Vanhoenacker, cette fois, l'humoriste se lance en terre inconnue : il sera le maître de cérémonie de la 31e édition des Molières, qui aura lieu au théâtre des Folies Bergère le 13 mai 2019, et sera retransmise en léger différé sur France 2 à 22h45. Une soirée qui promet d'être inoubliable. Le Journal des Femmes s'est entretenu avec ce comédien et humoriste de talent, qui a plus d'un tour dans son sac.

Le Journal des Femmes : Comment vous sentez-vous, à l'approche de la cérémonie ?
Alex Vizorek : Plutôt bien, certaines choses avancent et que d'autres sont très en retard, je suppose que c'est normal. Je pense que l'on ne m'attendait pas spécialement sur cet événement. Au pire, cela se passera très bien et les gens diront que me confier la présentation de cette soirée était une bonne idée. De toute façon, dans la tête du téléspectateur moyen, une cérémonie, c'est chiant. Donc, si ça l'est, les gens seront confortés dans cette idée !

Avez-vous quelques appréhensions ?
Alex Vizorek : Un peu, car j'ai envie de bien faire, mais il ne s'agit pas d'une angoisse insurmontable. J'ai déjà présenté les Magritte du cinéma en Belgique, c'est le même genre de cérémonie, même si elle un peu moins exposée. Donc, je vois un peu à quoi je dois m'attendre et j'ai l'impression que le public français ne me rejette pas massivement.

"Pas massivement" ?
Alex Vizorek : (Rires) Je m'attendais à ce qu'il y ait plus de débat autour de ma présence, que certains disent que ce n'est pas une bonne idée, mais cela n'a pas été le cas. J'ai reçu pas mal de soutien ! Les gens sont tous assez curieux. Tout se passe plutôt dans l'allégresse pour l'instant !

L'année dernière, Zabou Breitman était aux commandes de la cérémonie…
Alex Vizorek : Zabou était vraiment LA personne qu'il fallait. Elle a joué pour le théâtre public et privé, elle est comédienne, elle a sa poésie à elle. La cérémonie lui ressemblait. En ce qui me concerne, je pense que l'on est venu me chercher davantage pour l'humour et le décalage.

Est-ce un rôle que vous avez accepté d'emblée ?
Alex Vizorek : Je pense très honnêtement que c'est un rôle que l'on a proposé à plein de gens avant ! On m'a contacté seulement deux mois à l'avance, cela fait assez tard. D'abord, j'ai dit que j'acceptais de présenter la cérémonie de l'année prochaine, pour avoir bien le temps de préparer. Ils m'ont dit : "Non, on vous veut cette année". Puis, je me suis dit que je n'aurais peut-être pas deux fois la chance que les planètes s'alignent pour que ce soit mon tour. Donc, j'ai appelé l'équipe avec laquelle j'avais préparé les Magritte et je leur ai annoncé que l'on allait bosser pendant les vacances !

Le cas échéant, il faudra improviser. Est-ce un exercice avec lequel vous êtes à l'aise ?
Alex Vizorek : Je ne suis à l'aise avec l'improvisation que quand tout est bien écrit. Je suis heureux qu'il y ait un prompteur et s'il se passe des choses dans la salle, j'essaierai, avec mon aplomb, d'être à la hauteur. J'espère que tout va ressembler un peu à ce que j'ai prévu quand même (rires) !

Vous avez joué au théâtre dans Trois hommes et un couffin, en 2018. Est-ce une expérience qui vous a plu ?
Alex Vizorek : Pour moi, le fait de jouer mon spectacle (Alex Vizorek est une œuvre d'art, son one-man show, NDLR) constitue également une véritable expérience théâtrale. Certes, je ne suis pas avec des partenaires, mais je suis sur scène, donc cela m'a aidé à franchir l'étape du "théâtre pur", auquel, il est vrai, je ne suis pas encore très aguerri. J'ai adoré jouer dans Trois hommes et un couffin. C'était un honneur d'être dirigé par Coline Serreau, qui est la référence absolue du théâtre et du cinéma français, mais c'est vrai que quand on a pris la scène tout seul pendant autant d'années, c'est bizarre de voir des gens avec vous (rires) ! Je ne jouerai que des pièces dont je crois profondément à l'importance, parce que mon plaisir reste de créer des spectacles et être seul sur scène.

L'audience vous préoccupe-t-elle ?​​​​​​​
Alex Vizorek : Pas vraiment, je serais incapable de vous dire s'il y a la finale de la Ligue des Champions le même jour… Sur des unitaires, cela ne m'inquiète pas en amont. Si le lendemain, on me dit que j'ai fais une super audience, je serai flatté, ce serait chouette et valorisant que les téléspectateurs ne changent pas de chaîne !

Avez-vous des surprises à nous dévoiler ?​​​​​​​
Alex Vizorek : On m'a parlé du nom des remettants, il y aura Lambert Wilson, Jean-Pierre Darroussin, Olivia Côte... Evidemment, comme je suis le maître de cérémonie, j'essaierai de rendre la cérémonie drôle et j'ai choisi des gens qui étaient à l'aise avec l'humour. Pour garder le public en télé, il faut y aller ! Chez Ardisson, la courbe monte quand Pastureau et moi sommes à l'antenne. Pour mettre en valeur des sujets intéressants comme le théâtre français, il faut aussi divertir, surtout à la télé.

Les téléspectateurs goûteront-ils à votre légendaire humour percutant ?​​​​​​​
Alex Vizorek : Je crois que si l'on ne m'aime pas sur France Inter, on m'appréciera là ! (rires) Il faut surprendre, je vais tenter d'aller sur un terrain où je n'ai pas l'habitude d'aller. J'ai regardé les monologues de Nicolas Bedos en ouverture (qui officiait en tant que maître de cérémonie en 2017, NDLR), les gens ne l'attendaient pas là et il était brillant. Il faudra essayer d'être dans cette rythmique. C'est au début que l'on chope les gens pour qu'ils restent ! Je croise les doigts.

Ne manquez pas la 31e cérémonie des Molières, retransmise en léger différé, le 13 mai à 22h45 sur France 2. La cérémonie sera précédée de la fiction Brûlez Molière, réalisée par Jacques Malaterre et portée par Dimitri Storoge.