Chimène Badi : "J'ai une carrière, une famille, des amis, un fiancé: je ne lâcherai rien !"

Le public français l'a vue grandir sur scène puis s'éclipser un temps. En 2019, Chimène Badi fait son come-back. Course à l'Eurovision, nouvel album en préparation, tournées... La jolie trentenaire qui vient du Sud est de retour en studio. Naturelle et sincère, elle se confie sur ces moments difficiles qui l'ont aidée à savourer chaque instant...

Chimène Badi : "J'ai une carrière, une famille, des amis, un fiancé: je ne lâcherai rien !"

Le Journal des Femmes : Vous êtes en lice pour représenter la France à l'Eurovision. Pourquoi avoir choisi de tenter ce concours perçu par certains comme poussiéreux ? 
Chimène Badi :
 Cette compétition est tout ce que je cherchais ! C'est un concours de chant qui m'a toujours fait rêver. On m'a proposé d'y participer à deux reprises, mais j'ai refusé il y a quelques années. Ce qui m'a fait changer d'avis, c'est qu'aujourd'hui, le vote du public est pris en compte et il y a une forme de légitimité en cela.  

Est-il vrai que vous avez connu des expériences difficiles en studio ?
Chimène Badi :
J'ai vécu des périodes où certains m'ont instrumentalisée. C'est malheureux, mais c'est un passage obligé pour comprendre. Beaucoup d'entre nous le vivent mais très peu en parlent. 

Aujourd'hui, réussissez-vous à vous imposer ? 

Chimène Badi : Je défends mes convictions et mes idées. Quand on y croit, les gens nous suivent. Aujourd'hui, je partage l'envie de faire du bon travail avec mon équipe, il y a une super ambiance et c'est le plus important ! La solitude, je l'ai déjà vécue, mais j'ai appris. Ce que je retiens des épisodes douloureux que j'ai traversés, c'est que quoi qu'il arrive, tout va bien. 

C'est ce dont vous parlez dans vos chansons...
Chimène Badi :
J'aime bien parler de moi, mais j'aime l'idée de parler des autres. C'est ce que j'ai envie de faire dans mon futur album. En préparation, on va vers quelque chose de personnel, mais ce n'est pas ce que je ferais dans mon prochain disque. J'ai d'autres choses à raconter… 

Le titre "Là-haut" que vous avez chanté à Destination Eurovision* fera parti de votre prochain album. Que s'est-il passé lors de la 1ère écoute ?
Chimène Badi : Cette chanson est très symbolique. Elle m'a bouleversée. Elle est arrivée un an après un drame personnel. Je savais que ce titre m'emmènerait de nouveau en studio. Elle m'a redonné goût à la musique et à la création à un moment où j'étais vide. 

Qu'avez-vous ressenti lorsque vous l'avez interprété sur scène ?
Chimène Badi :
Je ne l'ai chantée que trois fois pour le moment, mais c'était particulier. C'était comme si je chantais pour la toute première fois. Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant eu l'envie de chanter. La dernière fois que j'ai été animée par ce feu, c'était pour mon album Gospel & Soul

Cet album est constitué de reprises du répertoire afro-américain… 
Chimène Badi :
Ce sont des influences que j'ai depuis toute petite. Mon père est fan de musique afro- américaine. J'ai baigné dans la Variété française, le R'n'B, la Soul… Aujourd'hui, c'est toujours ma cam' ! Je continuerais toujours à m'amuser à monter des projets comme celui-ci, si le public me le permet et que ma carrière continue. J'ai pris beaucoup de plaisir à faire ce disque. 

Comment avez-vous vécu l'aventure Danse avec les Stars ?
Chimène Badi :
C'était un défi très amusant à relever, mais je n'étais pas à l'aise durant les primes. Tout se passait bien pendant les répétitions. La danse n'était pas le problème puisque je fais de la danse Reggae et hip-hop. Mais je suis quelqu'un de pudique et j'avais l'impression d'être nue dans ces robes très sexy. J'ai été émue de partir et très contente de retrouver mon micro. L'émission m'a apporté des choses positives et Emmanuel Moire est devenu mon ami.

Êtes-vous proche d'autres personnes du monde de la musique ?
Chimène Badi :
J'ai des amis dans le milieu que je vois quand je suis à Paris comme Julie Zenatti... et ma sphère privée. Je vis dans un petit village tranquille à 5 minutes de ma famille et de mes amis. 

Vous avez connu la célébrité très jeune grâce à Popstars, vos proches vous ont-ils toujours entourée ?
Chimène Badi :
Mes parents sont hyper terre-à-terre et m'entourent jusqu'aujourd'hui. Au moindre truc, j'appelle mon père pour lui demander son avis ! Il n'est jamais loin et toujours de très bon conseil. 

Vous êtes d'origine algérienne, quel héritage gardez-vous ?
Chimène Badi :
Je chante en arabe et en kabyle, qui est ma langue maternelle. C'est ma culture et j'y suis attachée. 

Diriez-vous que vous avez confiance en vous ?
Chimène Badi :
 Quand on se prend des tartes, on apprend et ça nous forge. J'arrive à un âge où je me dis que la vie n'est pas finie, qu'il y aura d'autres galères, mais désormais je suis armée. J'ai une carrière, une famille, des amis, un fiancé : je ne lâcherai rien, j'ai tout à donner. Aujourd'hui, j'ai compris, je suis apaisée. Je n'ai pas de regrets. La vie que je mène depuis le début est celle que je devais avoir et celle que j'ai voulue... Je ne me vois pas faire autre chose que chanter !

*Rendez-vous samedi 26 janvier à 21h sur France 2 pour la finale de Destination Eurovision