Jain : "Mon personnage a mis longtemps à naître"

INTERVIEW - Jain est la nouvelle sensation de la pop française. Après son premier album Zanaka sorti en octobre 2015, la jolie Toulousaine de 24 ans enchaîne les scènes de festivals et nous enchante avec sa musique qu'elle qualifie de "melting-pop". Avant de monter sur la scène du Fnac Live 2016, la talentueuse artiste s'est confiée à nous.

Jain : "Mon personnage a mis longtemps à naître"
© Affiche Jain

En quelques mois, Jain, 24 ans, a réussi à nous charmer avec ses mélodies originales, mélange détonant de Pop, Electro, Soul, hip-hop et reggae sous la houlette de son producteur Yodelice. Seule sur scène, la Toulousaine impose ses sons avec aisance et envoûte les foules par son talent. À quelques heures de sa première prestation au festival Fnac Live 2016, nous l'avons rencontrée.

Journal des Femmes : C'est la première fois que vous vous illustrez sur la scène du Fnac Live, que ressentez-vous ?
Jain
: J'y allais chaque année avant en tant que spectatrice, donc j'ai vu Christine and the Queens, Ibeyi et plein d'autres artistes. Ça me fait drôle de me dire que je vais le faire cette année, surtout que c'est dans un très beau cadre. J'ai hâte. Le public se donne rendez-vous parce que c'est l'été et ne s'attend pas forcément à ce qu'il va voir. J'attends de le conquérir et de le rendre fervent.

Comment est née Jain ?
Jain
 : J'ai commencé à écrire quand j'avais 16 ans et c'est également là que j'ai choisi le nom de Jain. Ça s'est fait pendant sept ans et ça s'est surtout construit à Paris lors de mes premiers live. J'ai construit une sorte de personnage avec un style décalé par rapport à ma musique. Au départ, je ne faisais que de la guitare-voix, des choses assez acoustiques. Je suis allée dans les maisons de disque et il y a eu des comparaisons avec des artistes que j'aime beaucoup comme Irma ou Selah Sue. Je n'avais pas envie de rentrer dans cette catégorie là. Je souhaitais avoir une image qui me déconnecte de ce monde, qui soit esthétiquement inattendue.

Comment qualifieriez-vous votre musique ?
Jain
 : Je dis souvent que c'est une sorte de melting pop. C'est de la pop, mais avec pas mal d'influences : hip-hop, reggae, électro, de la soul. Il y a vraiment plein de choses à l'intérieur. C'est comme si on prenait un gros pot et qu'on le secouait.

Votre album a été très bien reçu. Vous attendiez-vous à un tel succès ?
Jain
 : Il est passé disque de platine et j'ai été très surprise. J'avais un peu peur parce que l'album est quand même assez "world", il y a beaucoup d'influences... C'est une sorte de pari gagné.

La chanson Makeba rend hommage à la chanteuse africaine Miriam Makeba. Vous êtes attachée à l'Afrique... d'autres pays vous inspirent-ils ?
Jain
 : Oui, il y en a plein. Tous les pays que j'ai visités sont dans l'album. J'ai commencé les percussions à Dubaï avec des rythmes arabisants qui m'ont beaucoup marqué. En Afrique, je me suis encore plus ouverte aux percussions et à ce qu'on appelle le beatmaking [composer des chansons sur son ordinateur], et pour chaque pays, j'essayais d'apprendre quelque chose qui lui était propre.

Y'a-t-il une chanson qui vous séduit plus qu'une autre dans votre album ?
Jain
 : Chaque morceau représente une partie de moi à des moments différents de ma vie, c'est impossible de n'en choisir qu'une.

Vous ne chantez qu'en anglais, c'est un choix ?
Jain
 : Au départ, ce n'était pas réfléchi. Zanaka est l'album de mes voyages entre 16 et 22 ans. Je n'ai pas arrêté de bouger et la langue du monde, c'est l'anglais. C'était plus cohérent ainsi. Je ne voulais pas m'enfermer dans une sorte de frontière francophone. Je l'envisage un jour...

Sur scène, vous êtes seule avec votre voix, votre micro, vos machines et vos instruments. C'est une manière de vous rapprocher du public ?
Jain
 : Oui, mais pas seulement. C'est aussi mon identité. J'ai toujours été seule sur scène, que ce soit avec une guitare ou un looper. C'est une présentation qui m'a suivie et qui me définit. J'avais envie de mettre une sorte de challenge en me disant que je pouvais aller sur de gros festivals de 25000 personnes et essayer de les faire danser toute seule. J'aime bien me mettre des bâtons dans les roues. Je voulais relever le défi et je trouve le concept original.

Avez-vous une collaboration rêvée ?
Jain 
: Il y en a beaucoup qui me plairaient, Yodelice notamment. Après, j'aimerais bien travailler avec des rappeurs et si j'ai le choix, ce serait Kendrick Lamar que j'aime beaucoup. Et Beyoncé aussi.

Vous donnez une série de concerts cette année et vous serez à l'Olympia les 6 et 7 mars. Quels sont vos autres projets ?
Jain 
: Je continue d'écrire des chansons. J'en ai écrit deux nouvelles que je jouerai sur scène, mais qui ne sont pas dans l'album. J'aimerais sortir un deuxième album après m'être reposée un peu.

Redécouvrez le clip de Jain, Come :

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