"On a passé un cap musical" "Nous n'avons jamais voulu percer dans la musique"

Lilly Wood & The Prick, c'est un peu l'histoire de deux mélomanes prédestinés. A les écouter, Nili Hadida et Benjamin Cotto n'ont jamais souhaité devenir artistes. Leur talent et la chance en ont décidé autrement.

Percer dans la musique, un rêve de gosse ?
Nili Hadida : Pas du tout ! J'ai toujours aimé écouter de la musique, mais je ne suis pas née en voulant en faire mon métier et Ben non plus. Je me souviens, gamine, avoir dit "je veux être chanteuse-actrice", mais comme toutes les petites filles de huit ans. Je n'ai jamais eu ni l'envie, ni la prétention de me dire que je pouvais y arriver.

Benjamin Cotto : Même quand on a créé le groupe, on jouait pour nos potes dans ma chambre de bonne ou au "Pop In" (Paris IVè). Honnêtement, ça a juste été de la chance, on ne savait même pas ce qu'était une maison de disques ! On n'a rien demandé à personne et on est très contents que ça se soit passé comme ça.

Aujourd'hui, quelle place prend la musique dans votre vie ?
Nili : On ne pourrait plus s'en passer. Une fois que tu as vu ce que c'est de vivre de ta musique et qu'en plus, ça marche un petit peu, c'est très dur d'y renoncer.

Benjamin : Surtout dans le milieu artistique, c'est difficile de s'imaginer devenir peintre plus tard. Je sais seulement faire de la musique. Impossible de me dire que je vais finir dans un bureau ! On a encore soif de musique, on est trop jeunes.

Qu'est-ce que le succès a changé à votre quotidien ?
Nili : Tout ! Mais il n'y a que la tournée qui reste difficile pour notre vie privée. On est chez nous deux à trois jours par semaine maximum, on manque les anniversaires, les fêtes, les Saint-Valentin...C'est tout de même une immense chance de pouvoir remplir des salles, ça vaut tout le reste. Et puis, on se sacrifie un peu, mais on y gagne aussi beaucoup humainement.

Benjamin : Nous avons changé de statut par rapport à la société et aux gens que l'on rencontre. Au début, ils ne sont pas réceptifs quand on leur dit que l'on fait de la musique. En rentrant dans les détails et en réalisant que notre groupe marche un peu, ils nous dissocient complètement d'eux, en bien ou en mal.

Côté perso, comment occupez-vous votre temps libre ?
Nili : Comme tout le monde, on va boire des verres, on visite des expositions, on voit notre psy... La vie normale quoi (rires) ! Mais on fait surtout de la musique.

Benjamin : Au contraire, il m'arrive de faire des overdoses de musique. Je me souviens avoir passé deux semaines en août sans toucher à ma guitare, ni écouter la moindre chanson. J'avais juste besoin d'oublier pendant quelque temps...

Nili : Alors que j'en suis incapable. Plus de trois jours de vacances et je deviens folle. Je ne me plaindrais jamais de courir pendant les semaines de promotion ou d'être débordée à cause du groupe.

Vous avez percé à 20 ans à peine. Est-ce que vous pouvez dire que la musique vous a aidés à vous épanouir ?
Benjamin : C'est assez difficile de se trouver une fois que t'as franchi un certain "cap" de reconnaissance. Mais si tu y arrives, tu te trouves bien à mon avis.

Nili : Pour le moment, on est plutôt perdus (rires) ! Je dirais plutôt que ça nous a empêchés de profiter d'une partie de notre jeunesse.

Jusqu'où espérez-vous que votre carrière vous mènera ?
Nili : J'aimerais bien pouvoir vivre de notre musique toute ma vie... Tant qu'on nous laissera la chance de le faire, on continuera. En tout cas, je veux avoir sorti 3 albums avant d'avoir 30 ans !