Geneviève Dormann est décédée

L'écrivaine Geneviève Dormann s'est éteinte vendredi 13 février. Celle que l'on surnommait la "tigresse", pour son tempérament de feu et son caractère bien trempé, laisse derrière elle de nombreux ouvrages, de multiples distinctions et un héritage de manuscrits et archives littéraires à la BNF.

La journaliste et romancière Geneviève Dormann, 81 ans, a rendu l'âme. L’écrivaine avait connu le succès avec le Bal de dodo, Grand prix du roman de l’Académie française en 1989.
Qui était Geneviève Dormann ? Née le 24 septembre 1933 à Paris, elle est la fille de Maurice Dormann, ministre des Anciens combattants sous la troisième République, décédé en 1947. Son père était aussi journaliste. A seulement 17 ans, Geneviève Dormann épouse le peintre Philippe Lejeune. Trois filles naîtront de leur union. Quelques années plus tard, elle se remarie avec le cinéaste Jean-Loup Dabadie, avec qui elle aura une fille. Ils se sépareront cinq ans plus tard. En 1959, la jeune femme sans diplôme se lance dans le journalisme. En même temps, elle publie son premier roman La Fanfaronne. Le livre raconte l'histoire de Marianne, une Bovary des beaux quartiers, qui tombe amoureuse d'un homme marié.
Une indomptable. Exclue de l'internat pour jeunes filles, Geneviève Dormann, adulte, a gardé son esprit rebelle. Elle était connue pour son fort caractère, son écriture insolente et sa hantise des distinctions et prix en tout genre. En 1972, elle refuse d’être faite chevalier des Arts et des Lettres. Cette femme de lettres a d’abord été connue du grand public en tant que journaliste, puis écrivaine. Elle a écrit pour Marie-Claire, Le Figaro littéraire, Le Point et travaillé pour plusieurs émissions de radio, dont les fameuses «Grosses têtes» sur RTL.
De nombreux écrits sur toute une vie. Geneviève Dormann est l’auteure d’une dizaine d’ouvrages, romans, essais littéraires, biographies. Elle s’était même intéressée au 7e Art en adaptant en 1976 le livre de Marguerite Yourcenar, Le Coup de grâce. La "tigresse" avait beau détester les prix littéraires, elle a dû tout de même s'y résoudre. En 1989, son roman le Bal du dodo, histoire d’une famille sur trois siècles, est honoré par le Grand prix du roman de l’Académie française. On retiendra le nom de son cinquième roman Le Bateau du courrier, publié en 1975 et qui a obtenu le prix des Deux Magots et aussi La Petite Main en 1995, Adieu, phénomène en 1999 ou encore La Passion selon Saint Jules en 2007.
Geneviève Dormann a fait don de tous ses manuscrits et archives littéraires à la Bibliothèque nationale de France en novembre 2013.