Le petit blond de la casbah : 5 bonnes raisons de courir au cinéma
Adapté de son roman Le petit blond de la casbah, Alexandre Arcady revient sur son enfance à Alger au sein d'une famille atypique. Entre fous rires et petites galères du quotidien, il dépeint une vie heureuse et joyeuse…à quelques jours de l'indépendance.
Le film se déroule essentiellement dans le quartier de la casbah, à Alger. C'est ici, au 7, rue du Lézard que la famille d'Antoine vit dans un trois-pièces ouvert sur une coursive et des escaliers extérieurs. Les voisins discutent d'un palier à l'autre, voire d'un étage à l'autre. Tous vivent dans un joyeux bazar, chacun avec sa culture, ses croyances, dans un respect total. Le réalisateur Alexandre Arcady nous permet de ressentir combien la solidarité s'impose comme une valeur indispensable lorsque les fins de mois sont difficiles, voire incertaines. Et combien le respect de l'autre devient un socle infaillible dans la vie.
Marie Gillain interprète à merveille Dinah, la mère de famille. Pétillante, courageuse, élégante, elle fait face aux difficultés sans jamais se plaindre. Elle accompagne ses cinq fils dans leurs choix et plus encore Antoine, l'aîné de la fratrie. Elle représente, aux côtés de son mari Sania (Christian Berlek), une stabilité et un pilier pour tout le monde. Y compris pour sa mère Lisa (étonnant Jean Benguigui) et sa sœur Blanche (Judith El Zein). Dinah danse, chante, fume en douce avec la même énergie qu'elle a pour cuisiner, surveiller les devoirs de ses fils ou faire les courses. Dinah surprend également par son amour entier envers son mari Sania, qu'elle soutient sans jamais sourciller.
L'histoire du film met en lumière la découverte, et la fascination, d'Antoine pour le 7e art. Josette, la charmante voisine, l'emmène un jour à la projection de Jeux Interdits. C'est la révélation. A partir de ce moment, Antoine ne pense qu'à y retourner. Ce qu'il fait dès qu'il a les sous pour s'offrir une séance. Au cinéma, Antoine vit intensément la moindre des scènes, se projette et s'émeut beaucoup. Dans le film, on le retrouve plus tard à l'âge adulte, de retour à Alger pour l'avant-première de son long-métrage. Avec, dans la salle, Josette, l'amie-amoureuse de sa jeunesse.
Le film dévoile une famille atypique avec un père ancien légionnaire, originaire de Hongrie, à l'accent prononcé et fou amoureux fou de sa femme. Les éclats de rires fusent, les blagues aussi. Le frère Coco (Dany Brillant) passe régulièrement pour embrasser sa mère Lisa et sa sœur Dinah. Il en profite pour jouer aux cartes avec ses deux beaux-frères. Ces va-et-vient racontent la simplicité, le plaisir de partager des moments en famille, spontanément.
Alexandre Arcaday s'est évidemment inspiré de son enfance pour écrire ce roman, Le petit blond de la casbah. Il a choisi de l'adapter sur grand écran. Sans faire un film politique, ce témoignage reste précieux pour tous ceux qui ont vécu à Alger, connu les événements et la guerre civile avant de devoir quitter leur ville de cœur, sa douceur et cette ouverture extraordinaire sur la mer. Le réalisateur rappelle le moment où tout bascule, ces trois nuits d'émeutes insoutenables avant l'indépendance et le départ en urgence sur un immense ferry.
Le petit blond de la casbah. Comédie dramatique de Alexandre Arcady avec Léo Campion, Marie Gillain, Christian Berkel, Patrick Mille, Françoise Fabian, Pascal Elbé, Michel Boujenah, Dany Brillant, Jean Benguigui, Franck Dubosc, Olivier Sitruk, Judith El Zein, Moussa Maaskri, Smaïn, Rona Hartner, Valérie Kaprisky, Iman Perez. 2h08, sortie le 15 novembre.