LAS NIÑAS : 5 bonnes raisons de foncer les voir au ciné

Avec "Las Niñas", au cinéma le 27 octobre, la réalisatrice Pilar Palomero signe un premier film autour de la puberté, vue par le prisme d'une fillette lassée de faire tout ce que la société, l'école catholique et sa mère attendent d'elle. Une histoire d'émancipation à découvrir en salles sans se faire prier.

LAS NIÑAS : 5 bonnes raisons de foncer les voir au ciné
© Epicentre Films

Las Niñas : récit d'une émancipation féminine

Si Las Niñas filme la puberté, l'œuvre de Pilar Palomero peut aussi être perçue comme le manifeste d'une émancipation féminine. Celia, 11 ans, apprend à désobéir à sa mère et aux religieuses qui régissent son école pour s'affirmer. La jeune fille timide, effacée, mais qui coche toutes les cases de l'enfant parfaite, finit par faire entendre sa voix pour exprimer sa personnalité. La réalisatrice espagnole ne la transforme pas pour autant en adolescente rebelle, mais écorne juste ce qu'il faut de l'image de la petite fille sage. Une quête d'identité qui sonnera juste aux oreilles de toutes les femmes ayant dû braver les interdits pour être elles-mêmes.

Andrea Fandos et les filles, jeunes révélations

Andrea Fandos avait l'âge de son personnage au moment du tournage. La petite fille de 11 ans porte pourtant avec beaucoup de maturité ce premier rôle sur une gamine des années 90 évoluant dans une Espagne tentant de se libérer du poids de la religion. Les gros plans zooment sur ses émotions comme si sondait son esprit. L'enfant mutique, observatrice de ses amies plus qu'actrice de sa vie, se transforme face à la caméra. Le talent est partagé par la bande de fillettes qui l'accompagnent et incarnent ses amies. Julia Sierra et Zoe Arnao, tout aussi justes, sont de vraies pépites.

"Las Niñas" © Epicentre Films

Une réalisation à hauteur d'enfant

Pour parvenir à un résultat aussi réaliste et arriver à nous plonger dans la vie de Celia, Pilar Palomero a fait le choix audacieux d'une mise en scène à hauteur d'enfant. La réalisatrice filme ces scènes du quotidien, ces prises de conscience et ces bêtises comme si nous étions au côté de l'héroïne. Les journées suivent le rythme de ses cours, de ses sorties entre amies et des moments avec sa mère. Un pari réussi, qui apporte l'authenticité et crée l'empathie de Las Niñas.

Back dans les 90's

Si ce portrait paraît contemporain, Las Niñas se déroule 30 ans en arrière, en 1992 exactement. La réalisatrice a souhaité filmer une tranche de vie empruntée à cette année-là, année où elle-même était âgée de 11-12 ans, pour rendre compte du paradoxe de la société espagnole à cette époque. Alors que le pays accueillait les Jeux Olympiques à Barcelone et l'exposition universelle à Séville, il tendait vers la modernité, mais souffrait encore de l'héritage du franquisme. C'est cette nuance qu'elle a souhaité traduire en images dans son film.

Las Niñas : meilleur film espagnol de l'année

Avec son premier long-métrage, Pilar Palomero frappe fort. La réalisatrice a reçu 4 Goyas, l'équivalent de nos César, pour sa virée dans la vie de Celia et ses amies. Elle a non seulement reçu les prix de Meilleur nouveau réalisateur et Meilleur scénario original, preuve de la qualité de sa mise en scène et de son écriture, mais aussi de Meilleure photographie. Surtout, Las Niñas a été sacré de Meilleur film. Une récompense méritée pour une cinéaste à surveiller de très près.