Comme C'EST TOI QUE J'ATTENDAIS, 3 œuvres à voir sur l'adoption

En salles le 22 décembre, "C'est toi que j'attendais" de Stéphanie Pillonca est un documentaire admirable qui s'intéresse à l'adoption par le prisme de trajectoires aussi différentes que touchantes. A l'occasion de cette sortie, le Journal des Femmes vous conseille trois autres œuvres abordant cette thématique.

Comme C'EST TOI QUE J'ATTENDAIS, 3 œuvres à voir sur l'adoption
© Pyramide Distribution

C'est un travail précis, pudique et humain auquel s'est prêtée Stéphanie Pillonca. Pour les besoins de C'est toi que j'attendais, son très émouvant documentaire consacré à l'adoption, la réalisatrice a réussi à nouer un lien fort avec les personnes qu'elle a choisi d'immortaliser, nous donnant à vivre leur intimité sans jamais la déflorer. Le spectateur ne peut dès lors qu'applaudir ce véritable exercice d'équilibriste qui permet à l'intéressée de saisir avec acuité les différentes problématiques auxquelles se confrontent des couples souhaitant adopter ou les embûches rencontrées par des enfants nés sous X quand il est question de retrouver un parent biologique. Avant elle, et sur d'autres accords et sensibilités, d'autres réalisateurs.réalisatrices se sont aussi emparés de ce sujet sociétal. Voici trois œuvres immanquables, à voir en complément de C'est toi que j'attendais.   

PUPILLE de Jeanne Herry (2018)

A la suite de sa comédie Elle l'adore, dans laquelle elle faisait de Sandrine Kiberlain la groupie mytho d'un chanteur de variété (Laurent Lafitte), la réalisatrice et scénariste Jeanne Herry, fille de Miou-Miou, bouleversait le public avec le délicat et puissant Pupille. Une œuvre ultra documentée dans laquelle elle mettait en lumière le combat acharné pour adopter. Celui, plus précisément, d'une femme courageuse, brillamment incarnée par Élodie Bouchez. Toujours instructif sans jamais se vautrer dans le didactisme, Pupille s'offre comme une fiction dans laquelle tout semble documentaire, plus vrai que nature. Le cheminement de l'héroïne, qui s'étale sur dix années, permet à Herry de restituer, dans les détails, chacune des étapes qui accompagne cette épuisante quête de maternité. Impossible, entres autres qualités, d'oublier Gilles Lellouche, si attachant dans la peau d'un père d'accueil.

HOLY LOLA de Bertrand Tavernier (2004)

Dans le déchirant Holy Lola de Bertrand Tavernier, la comédienne Isabelle Carré trouve l'un des plus beaux rôles de sa carrière sous les traits de Géraldine, une jeune femme qui s'envole pour le Cambodge avec son mari (campé par Jacques Gamblin). Leur but ? Nourrir un criant désir de parentalité en adoptant un enfant. Pour eux, comme pour les spectateurs, témoins d'un long périple, commence alors un véritable parcours initiatique, faits d'ombres et de lumières, dans un pays loin d'être guéri de sa propre et sombre Histoire. Menaces des autorités, ronde des orphelinats, espoir, désillusion, épuisement… On ressent toute l'adversité que cette recherche d'enfant impose aux personnages. Isabelle Carré, éblouissante, livre une performance phénoménale, et parvient à dépeindre avec justesse le besoin viscéral de maternité. A ce jour, cela reste encore l'un des plus beaux rôles de sa carrière.  

ADOPTION, JE T'AIME… MOI NON PLUS de Stéphanie Malphettes (2017)

Diffusé en octobre 2017 sur France 5, le documentaire Adoption, je t'aime… moi non plus de Stéphanie Malphettes avait particulièrement ému les téléspectateurs. Sûrement parce qu'il faisait voler en éclats une vision parfois fantasmée d'une adoption qui serait modèle, idéalisée, sans entrave, où tout le monde trouverait son compte dans la joie et la concorde. Dans le cadre de ce projet, la réalisatrice a pris soin de rencontrer plusieurs parents et enfants, lesquels témoignent de la vie après l'adoption. Autant de profils et de situations qui permettent de mieux appréhender et comprendre les difficultés de l'étape suivante ; certaines très profondes, d'autres desquelles il est plus facile de se relever. On est ici saisis par la dignité qui se dégage des propos des uns et des autres. Une mise à nu totale de huit familles aux récits différents qui touche en plein cœur. Si le chemin avant l'adoption est long, ce documentaire nous rappelle que celui qui lui succède n'est pas exempt d'intranquillité.