3 bonnes raisons de voir LA VERITE au cinéma

En salles le 25 décembre, "La Vérité" du japonais Hirokazu Kore-eda offre à Catherine Deneuve et Juliette Binoche une relation mère-fille touchante et délicate. Un moment de cinéma brodé avec du fil de rire et d'émotion. Le Journal des Femmes vous dit pourquoi y succomber.

3 bonnes raisons de voir LA VERITE au cinéma
© Le Pacte

Catherine Deneuve et Juliette Binoche : enfin réunies dans La Vérité

Vous en avez rêvé ? Il l'a fait. Dans son drame solaire La Vérité, qui a fait l'ouverture de la Mostra de Venise en septembre dernier, le cinéaste nippon Hirokazu Kore-eda a réuni pour la toute première fois à l'écran deux de nos plus grandes comédiennes : Catherine Deneuve et Juliette Binoche. Et rien que pour ça, on a déjà notre curiosité piquée ! La première incarne Fabienne, une grande actrice en fin de carrière qui s'apprête à publier ses mémoires tout en participant à un tournage sous les traits d'un personnage secondaire. La seconde campe sa fille, laquelle mène une carrière de scénariste à New York et vient passer quelques jours à Paris avec sa mère, en compagnie de son époux et de ses enfants. Entre les deux stars, l'alchimie opère immanquablement et le plaisir de les voir interagir procure au spectateur un véritable (et immédiat) plaisir de cinéma.  

La Vérité ou la délicatesse de Kore-eda !  

C'est la première fois de toute sa carrière qu'il pose ses valises en terres étrangères. Et il a choisi -cocorico !- la France. Un peu plus d'un an après avoir remporté la prestigieuse Palme d'or pour Une Affaire de Famille, qui avait fait chavirer le jury présidé par Cate Blanchett, Hirokazu Kore-eda s'est laissé convaincre par Juliette Binoche,  laquelle se trouve à l'initiative de La Vérité. Par-delà la barrière de la langue, le cinéaste japonais parvient pour l'occasion à ne rien transfigurer de son cinéma si reconnaissable et à persister avec élégance dans le sillon de son motif fétiche : celui de l'auscultation des mécanismes familiaux. Ici, il se focalise surtout sur la mère et la fille dont il étudie, avec sa caméra précise et discrète, tout en mouvements délicats, les différentes plaies. Chacune cherche à donner sa vérité à l'autre, au grand dam des non-dits excluants et empêchants.

La Vérité : un portrait de famille plein d'esprit  

La Vérité s'appuie ainsi sur un scénario qui valse constamment entre la réalité de ce que les personnages vivent et la fiction de ce qu'ils se racontent. La douceur du regard posé sur ce groupe d'individus contribue à bâtir un gap assez délectable avec l'importance de ce qui se joue autour de la table familiale. Et ce qui est notable, c'est la place donnée ici aux hommes, qui sont toujours les observateurs médusés de ce qui se trame autour des femmes de leurs vies. C'est au travers d'eux -Ethan Hawke, Alain Libolt, Christian Crahay…- que ricochent aussi les mots et les souvenirs. Dans cette symphonie à huis clos, le rire fait souvent office de sas de décompression. La Vérité ne revêt en effet jamais la dramaturgie terrassante d'un Still Walking, Nobody Knows ou Notre Petite Soeur, car il sait mettre du rire entre le public et les cicatrices ruisselantes des héroïnes. Ce qui rend le rendez-vous fort plaisant.    

"La vérité // VF"