Les femmes font une razzia aux Journées Cinématographiques de Carthage

Les Journées cinématographiques de Carthage se sont clôturées ce samedi 2 novembre. Parmi les 12 longs-métrages en compétition, 5 étaient l'oeuvre d'une femme. L'édition 2019 de cet événement culturel retiendra le nom des trois grandes gagnantes, mais aussi les histoires poignantes qu'elles mettent en images.

Les femmes font une razzia aux Journées Cinématographiques de Carthage
© Jdidi Wassim / SOPA Images/Sipa /SIPA

Elles sont trois femmes, trois réalisatrices misent en lumière et honorées aux Journées cinématographiques de Carthage, le rendez-vous annuel du cinéma arabe et méditerranéen. Ce sont aussi trois regards sur les femmes et leurs combats que Hinde Boujemaa (Noura Rêve, Tanit d'Or), Mati Diop (Atlantique, Tanit d'Argent) et Shahed Ameen (Scales, Tanit de Bronze) ont proposé lors de cette semaine de festival.
Le premier, Atlantique, a été applaudi au Festival de Cannes, où il a reçu le Grand Prix du Jury. Mati Diop, réalisatrice franco-sénégalaise raconte dans son premier film la jeunesse de son pays d'origine, éprise de liberté et qui n'hésite pas à mettre sa vie en péril pour se bâtir un avenir meilleur de l'autre côté de l'océan.

Trois films de femmes salués aux Journées Cinématographiques de Carthage

Egalement premier long-métrage de la belgo-tunisienne Hinde Boujemaa, Noura Rêve suit Noura (Hend Sabry), une mère de famille éprise qui ne peut vivre son amour au grand jour à cause d'une loi contre l'adultère dont elle craint les conséquences. Un film ambitieux mené à bien par une réalisatrice courageuse, envieuse de créer le débat et de défaire les tabous dans les sociétés arabes.

Le dernier film salué lors de ces Journées cinématographiques est signé par une jeune Saoudienne, la première depuis le lancement du festival, rappelle Franceinfo.

Dans Scales, Shahed Ameen parle des traditions qui étouffent la liberté des femmes et les persécutent depuis que le monde est monde. Tourné en noir et blanc, ce long-métrage suit une jeune fille dont le père a refusé de sacrifier aux noms des croyances de leur village. Cet élan courageux contre les superstitions aura pour conséquence l'ostracisme de son enfant par le reste du clan. "Je veux insister sur le fait que la vie est sacrée, qu'elle est plus importante que les lois et les traditions imposées", a déclaré Shahed Ameen à l'AFP.

Des femmes et des productions fortes et pleine d'espoir pour l'avenir de ces dernières dans le cinéma.