6e Festival de Saint-Jean-de-Luz, une édition portée par la voix féminine

La 6e édition du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz se tiendra jusqu'au dimanche 13 octobre 2019. Un rendez-vous solaire et prometteur qui fera la part belle aux premiers et seconds films. Nous avons posé trois questions à son directeur artistique : Patrick Fabre.

6e Festival de Saint-Jean-de-Luz, une édition portée par la voix féminine
© Paname Distribution

Quelles thématiques se dégagent de cette très prometteuse sélection 2019 ?
Patrick Fabre :
Comme souvent les films que nous présentons sont des premières oeuvres de réalisateurs.trices qui portent un regard interrogateur sur le monde. Cette année, je constate que la condition des femmes est un sujet qui revient dans plusieurs films de la compétition. Et pas seulement ceux de la compétition réalisés par des femmes, à savoir Made in Bangladesh, Noura Rêve et Un Divan à Tunis. Il y a aussi le western féministe de David Perrault, L'Etat Sauvage. On parle aussi d'esclavage moderne comme dans Freedom, Made in Bengladesh voire La Nuit Venue. Ou d'asservissement aux hommes comme dans Noura Rêve, de la religion comme dans Tu Mourras à 20 ans ou Les Eblouis. Il y a aussi des portraits de rebelles comme le reporter de Sympathie pour le Diable, la créatrice de parfums en panne d'inspiration des Parfums, la grand-mère de Sol, ou la psy d'Un Divan à Tunis...

Catherine Corsini préside le jury, qu'attendez-vous d'elle et de ses jurés ?
Patrick Fabre :
Je n'attends rien d'autre du jury qu'un palmarès qu'il défendent et dont ils soient heureux. Je suis ravi que Catherine Corsini en soit la présidente. En six éditions, c'est la quatrième femme à présider le jury, mais la première cinéaste à le faire. Et quelle cinéaste ! J'aime beaucoup son travail, notamment La Nouvelle Eve, La Belle Saison et Un Amour Impossible que j'ai adoré. Je suis très heureux de ce jury parce que j'y retrouve des gens que je connais et que j'apprécie humainement et professionnellement comme Zita Hanrot, Gregory Montel, la monteuse Céline Cloarec ou le réalisateur Cyprien Vial. Et c'est l'occasion pour moi de rencontrer Djanis Bouzyani qui m'a impressionné dans Tu Mérites un Amour et le compositeur Laurent Perez del Mar dont j'aime les musiques. C'est peut-être prétentieux, mais je me dis que si je suis content avec le jury, il y a des chances pour que les spectateurs du Festival le soient aussi.

Pourquoi était-ce aussi important de mettre à l'honneur Valérie Donzelli, figure majeure de cette édition ?
Patrick Fabre :
Il y a 10 ans, Valérie Donzelli venait à Saint-Jean-de-Luz dans la précédente version du Festival pour présenter La Reine des Pommes. Elle sera de retour avec Notre Dame, son nouveau film. J'adore l'idée de suivre des cinéastes que nous avons encouragés, soutenus à leurs débuts. Elles et ils font partie d'une famille de cinéma que nous constituons. Et puis j'aime son cinéma. Ses films sont d'une liberté, d'une folie, d'une drôlerie et d'une poésie rares. Notre Dame est une merveille. Je suis très heureux que l'on remontre La Reine des Pommes juste avant qu'elle ne donne sa masterclass. Ça va donner aux spectateurs une bonne idée du chemin qu'elle a parcouru. Des spectateurs qui aiment aller à la rencontre des artistes. D'où l'idée de multiplier rencontres et masterclass. Outre la sienne, il y aura celle de la présidente, de Laurent Perez del Mar et de Céline Cloarec. Une occasion unique d'en savoir plus sur leurs carrières et leurs métiers.