Comme FÊTE DE FAMILLE, 3 films où les réunions familiales sont explosives

En salles le 4 septembre, "Fête de Famille" de Cédric Kahn déroule son intrigue sur 24 heures et propose une réunion familiale mouvementée à l'occasion de l'anniversaire de la matriarche, campée par Catherine Deneuve. Le cinéaste surfe ici sur un genre à part entière : le film de famille.

Comme FÊTE DE FAMILLE, 3 films où les réunions familiales sont explosives
© Le Pacte

Dans "Fête de Famille", Cédric Kahn fait de Catherine Deneuve une mère de famille qui réunit ses proches, le temps d'un week-end, pour fêter son anniversaire. "Aujourd'hui (...) j'aimerais qu'on ne parle que de choses joyeuses", lance-t-elle dès les prémices de l'intrigue. Et, forcément, rien ne se passe dans la quiétude et le repos de l'esprit. Ce film choral, dans lequel le cinéaste joue aussi aux côtés d'Emmanuelle Bercot -survoltée- et Vincent Macaigne, joue sa partition sur le capharnaüm que peuvent engendrer les réunions familiales. Un ressort narratif à la fois jouissif et déchirant dont beaucoup de metteurs en scène se sont inspirés. Le Journal des Femmes revient pour vous sur trois longs-métrages aux smalas dépassées par les événements.  

"Fête de famille // VF"

FESTEN de Thomas Vinterberg (1998)

C'est clairement l'un des maîtres-étalons de la réunion familiale qui dévisse. Maïwenn s'en est, à raison, inspirée pour réaliser Pardonnez-moi. Il n'est d'ailleurs pas rare, chez certains cinéphiles autour d'une table, d'entendre un : "Ne nous fais pas une Festen…", en référence à cette réalisation du danois Thomas Vinterberg, couronnée par un Prix du Jury à Cannes en 1998. On y découvrait un patriarche, Helge Klingenfelt, qui réunissait toute sa famille autour d'une magnifique table pour ses soixante ans. Tout commence bien, l'ambiance est bonne, guillerette, quand soudain, Christian, le fils aîné, profite du discours qu'il devait tenir sur sa sœur jumelle décédée pour révéler de sordides secrets. Lesquels plongent la soirée dans un séisme fait de cris, de règlements de compte et de larmes. Un classique qui fait désormais partie Canons de la culture danoise –ensemble d'œuvres d'exception représentant la culture de leur pays.  

ANOTHER HAPPY DAY de Sam Levinson (2011)

2019 est son année. Avec la série Euphoria, dont il est à l'origine, Sam Levinson a créé la sensation en offrant à Zendaya le rôle d'une adolescente paumée et ravagée par la drogue. Mais, avant cette acmé, l'intéressé, fils du réalisateur Barry Levinson (Rain Man, Sleepers, Good Morning, Vietnam), avait déjà mis en scène un premier film étonnant, auréolé du prix du scénario –qu'il a écrit– à Sundance en 2011 : Another Happy Day. Pour l'occasion, il nous proposait une plongée acidulée et névrotique au cœur d'une famille dysfonctionnelle réunie pour le mariage du fils aîné. Aussi drôle qu'émouvant, le résultat doit beaucoup à un casting irréprochable où culmine le talent d'Ezra Miller, fantastique en adolescent psychotique, en crise totale. On y retrouve aussi, excusez du peu, Ellen Barkin, Kate Bosworth, Demi Moore et Ellen Burstyn. Levinson a puisé son inspiration dans la littérature, et plus particulière chez celui qu'il considère comme le meilleur dramaturge dans l'exploration de la famille : Anton Tchekhov.        

MELANCHOLIA de Lars Von Trier (2011)

Encore un mariage ! Cette fois, il s'agit de celui de Justine (Kirsten Dunst, prix d'interprétation féminine à Cannes) et Michael (Alexandre Skargard). Lieu des festivités ? La somptueuse maison de la sœur de la mariée (Charlotte Gainsbourg) et de son beau-frère (Kiefer Sutherland). Seul hic : l'humeur de la mariée fluctue à mesure que la planète Melancholia approche dangereusement de la Terre pour, potentiellement, l'emboutir. La réunion glisse alors doucement vers des rives tumultueuses et, bientôt, tout s'arrête en attendant de savoir si la fin du monde aura lieu. Le réalisateur danois Lars Von Trier signe là le plus beau film jamais réalisé sur la dépression –un des meilleurs du 21ème siècle aussi– faisant de son spleen un objet de cinéma d'une beauté plastique sidérante qui grave ses images dans les rétines pour des centaines de postérités. Il est très probable que vous ne puissiez pas reprendre directement votre souffle à l'issue de la projection. Et c'est normal.