TU MERITES UN AMOUR : 3 questions à Djanis Bouzyani
Dans "Tu Mérites un Amour", le premier film de et avec Hafsia Herzi en salles le 11 septembre, le lumineux Djanis Bouzyani incarne le meilleur ami gouailleur et énergique de l'héroïne. Nous lui avons posé trois questions.
Dernier d'une famille de sept enfants, Djanis Bouzyani a poussé son premier cri à Nanterre le 16 novembre 1992. Outre son amour invétéré pour la joueuse de tennis Serena Williams, avec qui il préfère passer une semaine plutôt que de recevoir un César, ce trublion à l'énergie contagieuse revendique deux autres passions. La première ? La danse, activité à laquelle il s'est notamment formé à Los Angeles dans l'école de l'actrice et danseuse Debbie Reynolds. La seconde ? Le cinéma, dans lequel il s'est illustré dans Toi, moi, les autres d'Audrey Estrougo, L'Assaut de Julien Leclercq, Le Chat du Rabbin de Joann Sfar ou Bonhomme de Marion Vernoux. Cette année, il illumine l'écran de ses forces vives dans Tu Mérites un Amour, qui marque le premier passage derrière la caméra de l'actrice Hafsia Herzi. Bouzyani incarne précisément le meilleur pote de l'héroïne, lequel est prêt à tout pour lui faire oublier son chagrin d'amour. Rencontre.
Qui est votre personnage et qu'est-ce qui vous a plu dans sa trajectoire et sa façon d'interagir avec l'héroïne et sa quête d'émancipation ?
Djanis Bouzyani : Mon personnage est le petit prince du bitume. Il s'appelle Ali et c'est le meilleur ami de Lila (interprétée par Hafsia Herzi, ndlr), prêt à tout pour essayer de la sortir du trou noir, de l'impasse amoureuse. Avec sa gouaille lumineuse, il tente ainsi de la tirer de sa dépression et de son obsession pour son ex. C'est un peu l'ami que tout le monde rêverai d'avoir, une boule d'énergie positive. Derrière sa légèreté éhontée, en réalité, il fait preuve de sagesse : c'est une vieille âme -c'est d'ailleurs souvent ce que me disait Hafsia avant les prises. Ali dédramatise et, à la noirceur de Lila, il offre sa lumière. Ali et Lila ont un rapport fraternel, tous deux sont en quête d'amour. Il a déjà vécu ce qu'elle traverse et essaie de l'amener à une forme de résilience. Et ce, avec une bonne dose d'humour !
Depuis quand connaissez-vous Hafsia Herzi ? Qu'aimez-vous chez elle et comment a-t-elle été sous les traits de la cinéaste ?
Djanis Bouzyani : J'ai rencontré Hafsia Herzi en 2010 sur le doublage du Chat du Rabbin de Joann Sfar. Ce que j'admire le plus chez elle, c'est sa force de caractère : quand elle entreprend quelque chose, rien ne peut l'arrêter. C'est une grande sœur pour moi. Elle a toujours un œil sur ce que je fais, elle me soutient, elle me pousse, elle me donne beaucoup d'espoir. J'aime l'artiste qu'elle est, ses choix m'inspirent. En tant que cinéaste, elle est très précise, elle sait ce qu'elle veut, mais elle écoute aussi beaucoup son instinct : il n'y a rien de figer sur le plateau, elle a une grande liberté et faculté d'adaptation. Elle sait tirer le meilleur de chacun, elle a une grande finesse et une incroyable acuité psychologique dans les relations humaines. Elle s'adapte vraiment à chaque personne. C'est du sur-mesure ! A l'échelle de ma petite expérience, je peux dire que c'est vraiment rare et précieux.
Comment en êtes-vous arrivé au cinéma ? Quel est votre parcours ?
Djanis Bouzyani : Un jour, j'étais au McDo avec des potes et un agent est venu me tendre sa carte. Depuis, je dis merci au Filet-O-Fish ! (rires) Mon premier film, c'était Regarde-moi d'Audrey Estrougo. Puis, j'ai fait L'Assaut de Julien Leclercq. Après, comme j'avais une formation de danseur, je suis parti quelques années travailler à l'étranger. Du coup, le cinéma n'était pas une priorité pour moi. A mon retour, j'ai renoué avec cette passion, notamment dans Bonhomme de Marion Vernoux. A la suite de Tu mérites un Amour, j'ai tourné dans Madame Claude de Sylvie Verheyde. On a tourné cet été ! D'ailleurs, Hafsia est aussi dedans !