WILD ROSE, L'OEUVRE SANS AUTEUR... : nos coups de coeur du 17 juillet

Vibrez au son de la country music, embarquez pour trente années de la vie d'un peintre allemand, rugissez de nostalgie devant la relecture d'un classique de Disney. "Wild Rose", "L'Oeuvre sans Auteur" et "Le Roi Lion" sont nos conseils ciné de la semaine... et découvrez aussi notre coup de griffe...

WILD ROSE, L'OEUVRE SANS AUTEUR... : nos coups de coeur du 17 juillet
© SND

Coups de coeur

L'Oeuvre sans Auteur - Parties 1 et 2 de Florian Henckel von Donnersmarck

Après sa parenthèse hollywoodienne avec The Tourist, Florian Henckle von Donnersmarck effectue un véritable retour au source grâce au diptyque L'Oeuvre sans Auteur. Le cinéaste allemand, qui s'est fait connaître en 2007 grâce au sensationnel La Vie des Autres (1,5 millions de spectateurs en salles) et pour lequel il avait remporté l'Oscar et le César du meilleur film étranger, nous dresse ici le portrait, sur une trentaine d'années, d'un peintre incarné à l'écran par l'excellent Tom Schilling (révélé par Oh Boy en 2012). Librement inspiré par l'artiste Gerhard Richter, ce personnage -Kurt Barnet- découvre sa vocation de peintre en assistant, enfant, à l'exposition sur "l'art dégénéré" organisée par le régime nazi. Dix ans plus tard, il étudie aux Beaux-arts, en RDA, malgré les diktats du "réalisme socialiste " et tombe bientôt amoureux d'Ellie (Paula Beer), une jeune femme dont le passé sombre du père est lié au sien. Cette rencontre, bien que positive, réveille ainsi un passé douloureux, empli de secrets lourds. Les deux volets traversent trente ans de l'histoire de l'Allemagne, tout en célébrant l'amour et en proposant une formidable réflexion sur la création et les origines de l'art.    

Avec Tom Schilling, Sebastian Koch, Paula Beer (1h31 et 1h39)

"L'Oeuvre sans Auteur"

Wild Rose de Tom Harper

Alors qu'elle truste actuellement le casting de la mini-série dont tout le monde parle, Tchernobyl, la talentueuse comédienne irlandaise Jessie Buckley, 29 ans, trouve un rôle en or dans Wild Rose de Tom Harper. Celui d'une maman désargentée qui veut faire carrière à Nashville. Magnétique dans son désarroi comme dans sa fougue, elle s'apparente à un diamant brut sous les traits de Rose-Lynn, une sorte de mustang indomptable sorti au galop d'une prison de Glasgow. Malgré ses obligations vis-à-vis de ses deux enfants et le scepticisme de sa propre mère, elle ne peut se résoudre à aller à la conquête d'une carrière dans la country-music. Et va se battre pour y parvenir. Dans ce drame à la fois solaire et poignant, le cinéaste Tom Harper suit son héroïne à la trace pour nous l'offrir dans un portrait à vif, brut(al), sans artifice ni mièvrerie, ne la figeant jamais dans une imagerie idéalisée. Au contraire, ses aspérités et ses crevasses, ses blessures et ses espoirs composent l'ADN de cet enthousiasmant projet dont elle est le yin et le yang. L'indubitable double talent pour le jeu et le chant de Jessie Buckley explose ainsi à la face du monde avec l'énergie de son héroïne.

Avec Jessie Buckley, Julie Walters, Sophie Okonedo (1h40)  

"WILD ROSE // VOST"

Le Roi Lion de Jon Favreau

Deux mois à peine après la sortie d'Aladdin de Guy Ritchie, Disney dégaine une nouvelle adaptation live d'un de ses classiques. Et pas des moindres : Le Roi Lion. C'est dire si la firme aux grande oreilles et le réalisateur Jon Favreau, déjà à la mise en scène sur Le Livre de la Jungle, étaient attendus au tournant. Que les méfiants soient rassurés : si cette version ne se détache pas du récit originel, qu'elle suit à la trace, les prouesses visuelles qui la bâtissent sont purement hallucinantes. A la manière de ceux qui ont redécouvert Titanic dans le lifting 3D que lui avait accordé James Cameron, les fans de la première heure seront ravis de replonger dans le récit de leur enfant en côtoyant des animaux plus vrais que nature, malgré l'anthropomorphisme propre à ce type de production. La beauté des décors, le réalisme des mouvements, des gestes, achèvent d'en faire une expérience sidérante. Et tant pis si on connait toutes les péripéties par coeur et qu'un léger ennui s'installe au milieu de l'aventure. Car, au bout du compte, les nostalgiques exulteront et les plus petits, qui ne connaissent pas forcément le premier Roi Lion, en prendront plein les mirettes avec cette proposition 2.0.  

Avec les voix de Jean Reno, Rayane Bensetti et Jamel Debbouze (1h58)

"Le roi lion // VOST"

Coup de griffe

Le Coup du Siècle de Chris Addison 

Après S.O.S. Fantômes, Ocean's 8, Overboard et Ce que veulent les hommes, Hollywood propose un nouveau remake au féminin avec Le Coup du Siècle de Chris Addison. Il s'agit en effet d'une relecture du Plus escroc des deux de Frank Oz (1989), avec Steve Martin et Michael Caine, qui était lui-même le remake des Séducteurs (1964) avec Marlon Brando. Vous suivez ? Le scénario s'articule ici autour de la rencontre entre deux femmes escrocs, l'une finaude et l'autre plus brute de décoffrage, qui vont unir leurs talents de bluffeuses pour faire douiller les hommes qu'elles rencontrent. Jusqu'à ce que la rivalité les rattrape… Sur le papier, l'idée paraissait sympathique, correspondant au parangon du divertissement estival. A l'écran, le résultat est une abjection totale. Menée par Rebel Wilson, également productrice du projet, l'opus en question est entaché par sa vulgarité gargantuesque. Cette dernière embarque pour l'occasion Anne Hathaway dans les routes sinueuses d'une médiocrité qui ne retombe jamais. Humour gras et moments d'embarras à tous les carrefours : ce n'est clairement pas en riant qu'on découvre ce Coup du Siècle. C'est plutôt en facepalmant de dépit, de A à Z. L'Arnaque du Siècle eut été un titre bien plus honnête.  

Avec Rebel Wilson, Anne Hathaway, Alex Sharp (1h34)