VITA & VIRGINIA et JOEL sont nos 2 coups de cœur ciné du 10 juillet
Passionnez-vous pour l'idylle ayant uni les écrivaines Vita Sackville-West et Virginia Woolf. Soyez cueillis par une histoire d'adoption du côté de la terre de feu... "Vita & Virginia" et "Joel, une enfance en Patagonie" sont nos conseils ciné de la semaine.
Vita & Virginia de Chanya Button
C'était en 2003. Nous découvrions, ébahis, l'incroyable performance de Nicole Kidman, oscarisée, dans l'émouvant The Hours de Stephen Daldry. La comédienne y incarnait l'écrivaine londonienne Virginia Woolf. Dix-sept ans plus tard, c'est une autre australienne, Elizabeth Debicki, qui se glisse cette fois sous les traits tourmentés de l'auteure de Mrs Dalloway pour les besoins de Vita & Virginia, le premier long-métrage de la cinéaste et scénariste Chanya Button. L'intéressée se penche précisément sur la rencontre, en 1922, de Woolf et de sa consoeur, l'aristocrate et la poétesse mondaine Vita Sackville-West (Gemma Arterton). Entre elles nait rapidement une histoire d'amour et de passion qui bouscule les codes d'une société corsetée, propulsant les deux femmes dans un jeu de désir, de séduction et d'inspiration. Chanya Button propose ainsi une réflexion passionnante sur la création et revisite, en mêlant classicisme dans la forme et modernité dans le ton (notamment par l'usage de la BO), la relation entre l'artiste et sa muse. Car de cette idylle a en effet éclôt le roman Orlando, qui contribua à la reconnaissance et au succès de la protagoniste. A découvrir !
Avec Gemma Arterton, Elizabeth Debicki, Isabella Rossellini (1h50)
Joel, une enfance en Patagonie de Carlos Sorín
De Historias Minimas (2002) au fabuleux Bombón el Perro (2004) en passant par Jours de pêche en Patagonie (2012), le cinéaste argentin Carlos Sorín nous a toujours offert un cinéma pudique et extrêmement sensible, rattachant coûte que coûte son public à ses personnages de perdants magnifiques. Il est aussi question, souvent, de solitude, à l'instar de Cecilia et Diego, les protagonistes de son nouvel opus, Joel, une enfance en Patagonie. Ce couple n'a jamais pu avoir d'enfant. Fraîchement installés dans une pittoresque et magnifique petite ville sise dans la Terre de Feu, ils vont voir leur désir de parents se réaliser quand Joel, un garçon de 9 ans au passé tourmenté, entre dans leur vie. La garde pré-adoptive est accordée mais cette incursion, bien que bienfaitrice, surtout pour Cecilia (formidable Ana Katz), apporte son lot de contrariétés, notamment au sein d'une communauté qui, jusqu'à l'école, considère avec suspicion l'arrivée du garçonnet, merveilleusement campé par Joel Noguera. L'occasion pour Sorín d'évoquer, sans gros sabots, le question de la xénophobie et de la violence sociale qui sévissent en Argentine.
Avec Victoria Almeida, Diego Gentile, Joel Noguera (1h39)