Les sorties ciné du 27 juin
Les femmes sont à l'honneur cette semaine dans les salles obscures. Valeria Golino et Alba Rohrwacher se disputent leur fille, Louane se cherche et se rebelle, quand Charlize Theron est surmenée par la maternité.
Ma Fille
Une île au large de l'Italie. De somptueux vestiges du passé. Des villages, des montagnes, des maisons où la culture n'a pas droit de cité. Ici, on satisfait des besoins rudimentaires. Manger, dormir, gagner de l'argent, fêter un anniversaire. Une gamine s'interroge sur ses origines, son histoire, découvre la joie, la folie, les excès, l'autre... aimante aussi.
Que d'émotions, vraies, fortes, intenses, devant Ma Fille, la performance de deux immenses interprètes, la naissance d'une actrice en herbe sous le soleil cuisant de Sardaigne.
Lumière crue, chaleur étouffante, paysages broussailleux à l'image des relations complexes entre une fille et ses deux mères. L'amour, le désir des hommes et celui d'enfant, le sexe, la maternité, le rapport au corps, à la nature, à l'animalité, l'identification et la féminité : toutes ces thématiques sont abordées avec sincérité et délicatesse à la fois par la réalisatrice et scénariste Laura Bispuri, incarnées avec justesse et passion aussi par Alba Rohrwacher et Valeria Golino. J. B.
De Laura Bispuri (1h37)
Tully
Avec Tully, le réalisateur de Juno joue une partition qu'il maîtrise avec brio : celle de la maternité et des questionnements qui en découlent. Jason Reitman se penche cette fois sur l'après accouchement et le surmenage emprunt de baby blues. Charlize Theron interprète sans fausse note une mère cynique, épuisée, mais décidée à bien faire. Pour le rôle, l'actrice s'est lestée de 20 kilos qui la rendent bluffante. De tétées en réveils nocturnes, on porte sa croix jusqu'à l'arrivée de Tully et la délivrance. Cette nounou de nuit (incarnée merveilleusement par Mackenzie Davis), douce, libre et spirituelle, tire Marlo de son dépérissement. Elle ne va pas seulement l'aider à mieux dormir, mais aussi réveiller la joie de vivre enfouie en elle. Le réalisme et la justesse des personnages qui caractérisent Jason Reitman sont au rendez-vous, accompagnés d'un scénario brillant. Que dire du twist final ? Il est the cherry on the cupcake. La preuve, s'il en manquait encore, d'avoir vu un excellent film. F. I.
De Jason Reitman (1h36)
Les Affamés
Chronique juste et pertinente d'une jeunesse en galère, Les Affamés n'a rien d'un film au message pessimiste et s'éloigne avec brio des clichés dont souffrent à tord les millennials. Mention spéciale pour Louane, qui par sa fraîcheur et sa sensibilité nous éblouit dans ce rôle de jeune femme déterminée et idéaliste. Entourée d'une pléiade d'acteurs montants du cinéma français auxquels on se prend rapidement d'affection, elle confirme sa présence sur grand écran. W. N.
De Léa Frédeval (1h35)
Parvana
Outre son sujet engagé et bouleversant, Parvana détonne aussi par son aspect visuel. Le film use de différentes techniques d'animations aux couleurs chaleureuses : l'une réaliste dédiée à représenter l'Afghanistan des années 90 et l'autre plus chimérique et loufoque permettant de visualiser les contes racontés par l'héroïne et son père. Une belle réussite qui place au premier plan des femmes, d'habitude invisibles et silencieuses, leur redonnant ainsi une forme d'existence et de puissance. W. N.
De Nora Twomey (1h33)
