Harley-Davidson : l'Euro Festival se féminise
Trois jours d'immersion totale dans le camp exclusif et hors du monde des fans d'Harley. La 10 ème édition de l'Euro Festival à Port Grimaud, c'était ce week-end. Le Journal des Femmes y était, à l'instar de nombreuses bikeuses.
C'est l'index et le majeur tendus vers les appareils photos et les Smartphones que nous nous frayons un chemin. Nos westernisantes Harley-Davidson fendent la foule, à 25 km/h max, pour la grande parade traditionnelle de l'Euro Festival. A cette vitesse, pendant les 40 km du trajet, où la vague de 2000 motos s'étale de Saint-Tropez à Ramatuelle, pas de tympans agonisants, mais des oreilles de milliers de spectateurs bercés par un bruit feutré, un doux "schlomp-schlomp" de bi-cylindres. Celui de chaque Harley personnalisée à l'image de son propriétaire. Un son qui fait du bien à l'âme et des images qui la transportent dans les grands espaces à la Dixie Road. Et il en va ainsi depuis une décennie. Depuis que Port Grimaud et ses alentours se transforment en village d'indiens avec ses tipis typiques. Dix ans que l'Euro Festival propose aux hommes, aux femmes, aux vieux, aux mômes, et à tout le monde de profiter de ces motos qui serpentent le long de la mer et sur le contrefort des collines. Et d'observer les harléistes qui partagent avec plaisir un morceau de leur art de vivre.
Harley, une communauté où les femmes se sentent bien
Même les automobilistes coincés de longues minutes sur le bord de la route à cause de l'événement, gardent le sourire et échangent des petits signes sympathiques avec ces motards hors du temps, hors du cadre, hors des conventions. Car ici, les hommes osent. Ils conduisent leur chopper aux fourches encore plus longues que leurs cheveux et barbes longues. Les femmes osent aussi, les franges, les couleurs, un style sexy pétaradant, sans se poser de questions. Harley donne le droit d'être soi-même dans une société souvent (trop) conventionnelle. Aucune réaction désagréable en dépit de la fumée sortant de nos milliers de pots d'échappements. Parce que les deux roues incarnent la liberté que les automobilistes ont perdu dans les années 80. Et parce qu'Harley-Davidson évoque le rêve américain, la Route 66 et Easy rider, Peter Fonda et les Baba Cool des années 70, Brigitte Bardot qui n'a besoin de personne et, en filigrane, le grand Serge Gainsbourg qui fantasmait en voyant son égérie bottée se trémousser sur sa Harley. Voir débouler une Harley permet de s'offrir l'une des dernières clés de ces paradis perdu.
Sur la boucle, pas de bad boys. Juste une communauté de plaisir et d'évasion, dans le calme. Une communauté que les femmes croquent de plus en plus. Et de mieux en mieux. Car la marque de Milwaukee féminise ses modèles et ses lignes de vêtements. De plus en plus de bikers seront des bikeuses. Isabelle Zammit, Manager Initiatives Stratégiques Marketing chez Harley-Davidson France en est persuadée. " Toutes nos motos peuvent être conduites par des femmes, nous les y incitons d'ailleurs, en les invitant à découvrir notre univers, dans des soirées qui leur sont dédiées dans les concessions, ou carrément dans des journées de démonstrations pour celles qui ont déjà leur permis ". Une invitation qui, sur l'Euro Festival, a pris la forme d'ateliers " Chrome & Roses ", un espace strictement interdits aux hommes. Résultat : 10% des bikers sont désormais des bikeuses. Harley change, les bikers changent. Et prouvent qu'ils, et elles, ont du cœur. D'ailleurs leurs empreintes, laissées à l'espace dédié, sur des Canvas seront retravaillées par le graffeur Snake avant d'être vendues aux enchères au profit de l'association " Enfants et santé ". Harley a du cœur, un gros cœur. Qui fera toujours " shlomp-schlomp ".
En savoir plus
Lire le Road-Trip Harley d'une néophyte