Pesticides chez les particuliers : un impact à grande échelle en France

Selon une récente étude publiée dans la revue biologique Biological Conservation, l'emploi des pesticides par les particuliers en France aurait un impact sur les insectes floricoles. Deux groupes ont été plus particulièrement étudiés : les papillons et les bourdons.

Pesticides chez les particuliers : un impact à grande échelle en France
© Muséum national d'Histoire naturelle

Réalisée par les chercheurs du Centre des sciences de la conservation et de l'Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine de Seine-Saint-Denis, cette étude sur l'impact de l'emploi des pesticides en milieu privé a obtenu pour la première fois des résultats au niveau national. Les comportements individuels, dans un cadre privé, ont donc tout autant un impact sur la biodiversité que les comportement agricoles.

Deux groupes importants d’insectes floricoles ont été pris en exemple pour cette étude : les papillons de jour et les bourdons. Après analyse, les papillons et les bourdons semblent moins abondants dans les jardins traités avec des insecticides, mais aussi dans ceux traités par des herbicides. A l’inverse, ils sont plus nombreux lorsque les jardiniers utilisent des fongicides et des granulés anti-limaces. Si l’impact des insecticides sur les insectes est direct, celui des herbicides serait indirect, en limitant les ressources disponibles dans les jardins privés. Les autres pesticides étudiés auraient, eux, un impact positif indirect, favorisant des plantes plus vigoureuses qui offrent alors davantage de ressources aux insectes.

Par ailleurs, l’impact des pesticides varie selon le type de paysage. Les effets négatifs des insecticides sont plus conséquent en milieu urbain. Cela serait dû à la difficulté de recolonisation des jardins traités dans une matrice urbaine hostile aux insectes floricoles. Cette étude vient donc soutenir la nécessité de réduire, voir de supprimer, l'utilisation des pesticides également pour les particuliers, d'ici 2022.

Paon du jour, Aglais io © Muséum national d'Histoire naturelle
Bourdon des pierres, Bombus lapidarius © Muséum national d'Histoire naturelle