C'est le fruit à planter en hiver : la récolte sera abondante et savoureuse en été
Planter en plein hiver n'a rien d'une lubie de jardinier pressé. Certaines espèces profitent même de cette période pour ancrer leurs racines loin du tumulte printanier. Résultat : une avance nette au moment où les jardins redécollent.
Quand les températures baissent et que le sol semble entrer en hibernation, beaucoup rangent leurs outils en attendant le printemps. Pourtant, c'est précisément à cette période que se jouent les récoltes estivales les plus réussies. Les plants vendus racines nues, disponibles une fois les feuilles tombées, sont alors dans leur phase de repos végétatif. Leur mise en terre, entre la fin de l'automne et le début du printemps, permet aux racines de s'installer tranquillement, à l'abri sous un sol refroidi mais encore modelable. Lorsque la douceur revient, la plante dispose déjà d'un socle vigoureux et peut lancer sa croissance au quart de tour.
Ce principe fonctionne particulièrement bien pour les plantes capables de résister aux gels successifs. Elles apprécient les zones fraîches, tant que le sol reste drainant et surtout pas détrempé. Ces plants aiment également un sol riche, aéré et légèrement acide. Deux bonnes semaines avant la plantation, un apport de compost mûr ou de fumier bien décomposé améliore sensiblement la texture du terrain et favorise l'activité microbienne. Au moment d'installer tout ce petit monde en terre, il faut simplement veiller à respecter l'espacement recommandé et surtout à ne pas enterrer le collet. Trop profond, il a tendance à pourrir. Placé au bon niveau, il servira de base stable pour la pousse de la saison suivante.
La première année, l'entretien demande un peu d'organisation. Ces végétaux sont vivaces, mais leurs tiges ne durent que deux saisons. Elles poussent, fructifient, puis dépérissent. La taille est donc centrale dans leur cycle. Beaucoup de jardiniers conseillent de rabattre sévèrement la tige plantée, parfois jusqu'à une quinzaine de centimètres. Un geste qui favorise clairement l'enracinement. À ce stade, le portrait est clair : solide, rustique, réactif au froid, gourmand en lumière une fois l'été revenu et capable d'enchaîner les productions avec enthousiasme. Et celui qui coche toutes ces cases n'est autre que le framboisier, dont les fruits, eux, n'ont rien d'hivernaux mais profitent parfaitement d'une plantation en plein cœur de l'hiver.
À l'inverse, une plantation tardive, en mai par exemple, oblige les racines à s'étendre alors que la partie aérienne réclame déjà de l'énergie. Le plant doit tout faire en même temps et finit souvent par produire moins.
En hiver, aucune concurrence interne : les racines travaillent, la partie visible se repose, et la saison démarre de façon plus équilibrée. Alors, à vous de jouer !