Cet arbre ne doit surtout pas être taillé en hiver : il risque d'être condamné

L'hiver invite à alléger le jardin, mais certains végétaux ne supportent pas cette intervention à contretemps. Tailler au mauvais moment peut réellement affaiblir un arbre pourtant robuste.

Cet arbre ne doit surtout pas être taillé en hiver : il risque d'être condamné
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Tailler figure parmi les gestes les plus réguliers du jardinage, au point de donner l'impression que tout peut être raccourci à n'importe quelle saison. Entre les vivaces d'automne et les fruitiers hivernaux, le sécateur semble avoir réponse à tout. Pourtant, chaque plante possède son propre calendrier, et c'est justement là que les erreurs se glissent.

Les arbustes qui fleurissent tôt au printemps concentrent leurs forces des mois plus tôt. Leurs bourgeons se forment en été et en automne, rendant leurs rameaux extrêmement sensibles aux tailles exécutées durant la saison froide. Une coupe hivernale prive littéralement la plante de sa floraison suivante. Mais au-delà de ce rendez-vous manqué, l'impact peut être plus profond : une taille hors période risque de perturber la dormance, fragiliser les tissus et ouvrir la voie aux maladies. Pour ces espèces, le repère le plus fiable reste la floraison elle-même : une fois les fleurs passées, on intervient, pas avant. 

L'entretien ne se limite évidemment pas aux fleurs, et les raisons de tailler sont nombreuses : maîtriser l'envergure d'un sujet, éclairer sa charpente, éliminer ce qui menace sa santé. Une règle simple demeure utile en toute saison : commencer par retirer les branches mortes, abîmées ou malades. Ce tri limite la propagation d'insectes et de champignons et ne met jamais la plante en danger. Le reste nécessite en revanche un minimum de stratégie. Tailler un arbuste de printemps au cœur de l'hiver revient à supprimer des mois de préparation. Cela concerne les espèces les plus répandues dans les jardins telles que les azalées, les lilas ou encore les rhododendrons. Outre ces espèces, un arbre tolère moins bien encore cette intervention hivernale, c'est le magnolia.

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Son système végétatif entre profondément en repos à cette période, et toute entaille met en péril sa capacité à cicatriser. Les tissus exposés deviennent alors une porte ouverte aux maladies, tandis que l'énergie mobilisée au printemps pour réparer les dégâts se fait au détriment de la croissance et de la floraison.

Dans certains cas, l'arbre peut même décliner irrémédiablement. Sa floraison précoce impose le même calendrier que pour les autres plantes du groupe : intervenir juste après l'épanouissement, avec parcimonie, et laisser ensuite l'arbre reconstituer ses bourgeons dans le calme de l'été.